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Risques de pénurie d'essence en France d'ici une à deux semaines

Navires bloqués à Fos-Lavera. La grève dans le port de Marseille pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement dans les stations-services françaises d'ici une à deux semaines, ou plus rapidement si les raffineries cessaient aussi le travail. /Photo

Navires bloqués à Fos-Lavera. La grève dans le port de Marseille pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement dans les stations-services françaises d'ici une à deux semaines, ou plus rapidement si les raffineries cessaient aussi le travail. /Photo - -

PARIS (Reuters) - La grève dans le port de Marseille pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement dans les stations-services françaises...

PARIS (Reuters) - La grève dans le port de Marseille pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement dans les stations-services françaises d'ici une à deux semaines, ou plus rapidement si les raffineries cessaient aussi le travail, a dit vendredi l'Ufip.

Les salariés des terminaux pétroliers de Fos-Lavera, dans les Bouches-du-Rhône, ont entamé vendredi leur douzième jour de grève, bloquant l'approvisionnement en pétrole brut des raffineries de la région et entraînant une pénurie de carburants en Corse. L'activité marchandise était également bloquée vendredi sur les terminaux de Fos et les bassins de Marseille.

Les syndicats du port ont échoué jeudi à rallier à leur mouvement les salariés des raffineries voisines mais la CGT a appelé à la grève reconductible à partir du 12 octobre dans le cadre du mouvement national contre la réforme des retraites.

"S'il n'y a pas de blocage la semaine prochaine dans les raffineries, on a une à deux semaines devant nous pour trouver une solution au conflit (dans le port)", a dit un porte-parole de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

Quatre des six raffineries alimentées par le port de Marseille devraient s'arrêter faute de matières premières à partir de dimanche, a-t-il par ailleurs précisé.

Mais une à deux raffineries pourraient continuer à fonctionner "un petit nombre de semaines", a-t-il dit.

UNE CINQUANTAINE DE BATEAUX BLOQUÉS À MARSEILLE

Les discussions entre syndicats et autorités du Grand port maritime de Marseille étaient au point mort vendredi, même si des rencontres informelles continuaient, selon la direction.

Le mouvement d'opposition à la réforme portuaire des ports autonomes, adoptée en 2008, se double de revendications sur la reconnaissance de la pénibilité dans le cadre de la réforme sur les retraites.

Les salariés des terminaux pétroliers du port de Marseille ont été rejoints vendredi par les agents du port de marchandises, a-t-on appris auprès de la direction du port.

A l'exception du trafic passagers, les activités du Grand port maritime de Marseille sont paralysées.

Au 12e jour de grève sur les terminaux pétroliers de Fos-Lavera, 52 bateaux étaient bloqués en rade, dont trois chimiquiers, 11 gaziers, 19 pétroliers de brut, 15 pétroliers de raffinés et trois péniches.

Dans le cadre d'un appel de la Fédération nationale port et docks CGT, les dockers et le personnel de manutention du secteur marchandises ont voté pour leur part deux journées de grève, vendredi et dimanche, sur la thématique des retraites et de la pénibilité.

Environ 400 dockers se sont rassemblés vendredi matin devant la préfecture de Marseille, où une délégation a été reçue par le préfet.

"Nous avons décidé d'interpeller le préfet afin qu'il puisse relayer auprès du gouvernement la colère des travailleurs portuaires", indique la CGT locale dans un communiqué.

"L'action d'aujourd'hui est une nouvelle étape dans la pression qui ne sera atténuée que par des réponses satisfaisantes du gouvernement, voire de l'Elysée", ajoute le syndicat.

Muriel Boselli et Mathilde Cru, avec Jean-François Rosnoblet à Marseille, édité par Yves Clarisse