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Société

Rio+20 s'achève sur un sentiment d'inefficacité

La présidente brésilienne Dilma Rousseff lors de la cérémonie de clôture du sommet de Rio+20. Près de 100 chefs d'Etat et de gouvernement ont participé pendant trois jours à la Conférence des Nations unies sur le développement durable, qui n'a pas permis

La présidente brésilienne Dilma Rousseff lors de la cérémonie de clôture du sommet de Rio+20. Près de 100 chefs d'Etat et de gouvernement ont participé pendant trois jours à la Conférence des Nations unies sur le développement durable, qui n'a pas permis - -

par Paulo Prada et Valerie Volcovici RIO DE JANEIRO (Reuters) - Le sommet Rio+20 s'est achevé vendredi avec une déclaration jugée de toutes parts...

par Paulo Prada et Valerie Volcovici

RIO DE JANEIRO (Reuters) - Le sommet Rio+20 s'est achevé vendredi avec une déclaration jugée de toutes parts largement insuffisante pour promouvoir le développement durable à travers le monde, conduisant beaucoup de participants à placer leurs espoirs dans les citoyens et le secteur privé.

Près de 100 chefs d'Etat et de gouvernement ont participé pendant trois jours à la Conférence des Nations unies sur le développement durable, qui n'a pas permis de déboucher sur une définition précise d'objectifs en la matière, sans parler de calendrier.

Ce nouvel échec, qui succède à plusieurs sommets infructueux depuis celui de Copenhague en 2009, nourrit le pessimisme à l'égard de l'action publique, notamment dans le domaine de l'environnement.

"Nos économies vont devoir devenir vertes sans la bénédiction des dirigeants de la planète", a commenté Lasse Gustavsson, directeur exécutif du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Arrivée vendredi matin pour une courte apparition à Rio, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a livré une appréciation identique: "Les gouvernements ne peuvent résoudre seuls les problèmes auxquels nous sommes confrontés (...) du changement climatique à la pauvreté persistante en passant par les pénuries chroniques dans le domaine de l'énergie."

ABSENTS

Les chefs d'Etat et de gouvernement qui ont fait le déplacement à Rio n'ont quasiment pas retouché le projet de déclaration négocié auparavant par leurs diplomates. Ce texte, baptisé "L'avenir que nous voulons", ne trace aucune perspective réelle et manque d'audace, jugent ses détracteurs.

"L'avenir que nous voulons ne viendra pas des dirigeants qui n'ont pas eu le courage de venir ici, de s'asseoir autour d'une table et de négocier eux-mêmes", regrette Sharon Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale.

"Ils n'ont pris aucune responsabilité pour lancer une action, définir des objectifs et fixer un calendrier."

Parmi les grands absents de ce sommet figurent notamment le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel ou encore le Premier ministre britannique David Cameron, qui étaient tous pourtant lundi et mardi au sommet du G20 au Mexique.

Certaines délégations ont plié bagages dès jeudi tandis que, vendredi soir, quelques dirigeants continuaient de prononcer des discours officiels devant une vaste salle aux rangs largement dégarnis.

Malgré l'impression d'inefficacité, si ce n'est de désintérêt, donnée par les gouvernements, certains participants préviennent cependant que les initiatives privées, quoique utiles, ne sauraient définir le cadre juridique nécessaire à une évolution planétaire.

"Le secteur privé a un rôle énorme et important à jouer mais pas en tant que substitut des gouvernements et d'un leadership international", a déclaré Malcolm Preston, de la société de conseil PriceWaterhouseCoopers.

Avec Nina Chestney et Pedro Fonseca, Bertrand Boucey pour le service français