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Société

Rennes : 200 demandeurs d'asile délogés

200 migrants ont été évacués d'une ancienne maison de retraite ce mardi à Pacé, près de Rennes

200 migrants ont été évacués d'une ancienne maison de retraite ce mardi à Pacé, près de Rennes - -

Les migrants "ne risquent rien, ils sont en situation régulière", a expliqué Yannick Cottin de l'association Droit au logement (DAL). Le Front de gauche dénonce le palmarès "éloquent" de Manuel Valls en matière d'expulsion.

Les forces de l'ordre ont procédé mardi matin à l'évacuation sans incident de près de 200 demandeurs d'asile installés depuis mai dans une ancienne maison de retraite à Pacé, près de Rennes. Le logement avait été "réquisitionné" par l'association Droit au logement (DAL).

"L'opération est terminée. Tout s'est passé sans incident, dans le respect des personnes et dans le calme", a déclaré le préfet d'Ille-et-Vilaine, Michel Cadot, lors d'une conférence de presse. Il a précisé que 183 personnes, dont 73 enfants, avaient été évacuées et dirigées vers des logements individuels ou collectifs mis à disposition dans le département. "Il n'y aura ce soir aucune des personnes logées jusqu'ici dans ce squat qui sera sans logement", a-t-il promis.

Les migrants sont en situation régulière

Des gendarmes sont intervenus peu après 4 heures du matin pour interdire l'accès à La Résidence du Parc, l'ancienne maison de retraite. Chaque migrant s'est vu remettre, après un contrôle d'identité, un ticket de bus pour rejoindre la préfecture où il devait être orienté vers l'un des logements recensés.

Les migrants présents mardi "ne risquent rien, ils sont en situation régulière", a ajouté Yannick Cottin, du DAL 35.

En famille, ils ont quitté les lieux, avec chacun deux sacs au maximum, puis se sont dirigés vers l'arrêt de bus tout proche. Une migrante, irritée, racontait qu'elle avait dû laisser des meubles et des effets personnels. "Tu prends deux sacs et c'est fini, il faut qu'ils laissent les gens prendre leurs affaires !", réclamait-elle.

Le palmarès "éloquent" de Manuel Valls

Le Parti de Gauche d'Ille-et-Vilaine a exprimé de son côté "sa profonde indignation" à la suite des expulsions, estimant que Manuel Valls, "en six mois d'exercice à l'Intérieur, a déjà un palmarès éloquent de répression à son actif et dans ce domaine comme dans bien d'autres on ne voit hélas pas le changement".

Fin juillet, le tribunal de grande instance de Rennes avait accordé un délai de quatre mois aux demandeurs d'asile, soit jusqu'au 15 novembre.