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Société

Rémi Gaillard et la SPA de Montpellier règlent leurs comptes en public

Rémi Gaillard s'était enfermé dans un cage pendant 4 jours pour alerter sur la cause animale et récolter des dons.

Rémi Gaillard s'était enfermé dans un cage pendant 4 jours pour alerter sur la cause animale et récolter des dons. - Capture Facebook

En novembre, l'humoriste s'est enfermé quatre jours dans une cage de la SPA de Montpellier et a récolté 200.000 euros de dons pour les animaux. Quelques semaines plus tard, il dénonce des dysfonctionnements au sein de l'association de protection animale et remet en cause leur partenariat.

Cela se passe par articles et par posts Facebook interposés. Rémi Gaillard et la SPA de Montpellier, un refuge local de protection animale, règlent leurs comptes en public depuis quelques jours. Au mois de novembre, ils étaient pourtant partenaires, quand l'humoriste a décidé de s'enfermer pendant plusieurs jours dans une cage du refuge de la ville héraultaise, par solidarité avec les animaux et afin de récolter des dons.

Une action très médiatisée qui a permis de collecter 200.000 euros, et qui a valu à Rémi Gaillard 4 jours et 4 nuits d'enfermement qui, dit-il, l'ont "fracassé". Mais quelques semaines plus tard, le ton n'est même plus cordial entre l'humoriste et l'association. Il menace de ne plus être le parrain de l'organisme, dont il dénonce les "dysfonctionnements".

"Ultimatum"

Rémi Gaillard a provoqué la colère de l'association avec une interview parue dimanche dans Télé Star. La directrice du refuge y indiquait que rien n'avait encore été décidé sur la manière d'utiliser l'argent. Lui annonçait un "ultimatum" pour forcer l'association à suivre son idée de projet. La SPA de Montpellier a ensuite répondu à ses propos sur sa page Facebook mardi. Quelques heures plus tard, Rémi Gaillard a rétorqué à son tour, point par point, dans un long message posté également sur Facebook.

"Durant mon enfermement, j'ai constaté d'importants dysfonctionnements au sein de ce refuge. Depuis ma sortie, je n'ai plus confiance et je préfère le dire", écrit l'humoriste, qui estime ne pas avoir le rôle décisionnaire qui lui avait été promis, et s'oppose avec le refuge sur la manière d'utiliser l'argent récolté.

"Il se trouve que depuis ma sortie, c'est très compliqué de défendre des projets qui sont uniquement destinés à améliorer la vie des animaux du refuge", avance-t-il.

Des espaces de liberté pour les chiens

Lui voudrait créer des espaces ouverts dans lesquels les chiens pourraient évoluer en liberté dans l'attente d'être adoptés. La SPA de Montpellier voudrait de son côté installer des chauffages dans les cages.

"Avant que je sorte de la cage, la directrice de la SPA a déclaré à la presse qu'elle voulait utiliser la cagnotte pour installer des chauffages dans les boxes. J'ai trouvé l'idée largement insuffisante: améliorer des prisons, c'est les légitimiser (sic), c'est entretenir une souffrance insupportable. Après 85 heures, enfermé comme un chien abandonné, je sais que le plus dur, c'est la privation de liberté", poursuit-il.

Le refuge se défend

De son côté, le refuge nie toute opacité de sa part et reproche notamment à Rémi Gaillard de ne pas évoquer le devenir des chats du refuge. "La générosité n’a pas besoin d’événements tapageurs pour s’exprimer", écrit-il aussi, en référence à l'action de l'humoriste au mois de novembre. Elle met également en avant le fait que, à ses yeux, la somme récoltée n'est pas une grosse somme "dès qu'il s'agit de construction".

Enfin, il ne se dit pas frontalement opposé au projet d'espaces de liberté, mais met en avant des freins possibles à son application, sur le plan financier notamment et du point de vue de "l'intérêt des animaux". Elle affirme aussi ne pas avoir eu connaissance de ce projet dans un premier temps.

"Sans opposition dogmatique mais découvrant fortuitement ce projet "espaces de liberté", la SPA tente d’engager une discussion avec son concepteur. Il est de la responsabilité du Conseil d'administration d'étudier la mise en œuvre et d'évaluer les conséquences", écrit l'association sur Facebook.

Mise au point de la Société Protectrice des Animaux

A la suite de cette polémique, la Société Protectrice des Animaux, plus communément appelée SPA, a tenu à souligner qu'elle n'avait aucun lien avec le refuge de Montpellier, qui utilise le sigle SPA également.

"L'action de Rémi Gaillard, contre l'abandon des animaux domestiques que nous avons soutenue en son temps, ne s'est pas déroulée dans un des refuges de la Société Protectrice des Animaux (la SPA)", écrit-elle sur sa page Facebook. "La confusion est liée au fait que ce refuge utilise le nom de la SPA, bien que ne faisant pas partie de son réseau. La SPA n'est donc en aucune façon mêlée à la polémique en cours entre ce refuge de Montpellier et Rémi Gaillard."

Charlie Vandekerkhove