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Religions

Veillée émue dans l'ancienne paroisse du père Georges

De nombreuses personnes se sont recueillies en soutien au père Georges à Sceaux le 14 novembre 2013.

De nombreuses personnes se sont recueillies en soutien au père Georges à Sceaux le 14 novembre 2013. - -

De nombreuses personnes se sont réunies en soutien au religieux comparé par ses proches à "l'abbé Pierre en plus moderne".

Emus et choqués, les paroissiens de la commune de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, se sont rassemblés ce jeudi pour une veillée de prière et de soutien au Père Georges Vandenbeusch, leur ancien curé enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi au Cameroun.

Pour afficher leur solidarité à celui qui avait été leur curé neuf ans durant, jusqu'à son départ pour l'Afrique en 2011, les fidèles se sont rendus en nombre à l'église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux. Des dizaines de personnes ont dû rester debout dans les travées et au fond de la nef pendant toute la durée de la cérémonie. Une minute de silence y a été observée.

"Un destin en tant que prêtre"

Natif de Meudon, dans les Hauts-de-Seine, orphelin à sept ans, le prêtre diocésain de 42 ans a été élevé par ses grands-parents ou oncles et tantes. Ordonné en 1998, il a été d'abord été vicaire à Rueil-Malmaison avant de devenir curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Sceaux.

"J'ai fait la connaissance de Georges quand il avait sept ans. Nous avons vu grandir Georges, nous l'avons accompagné à l'école. C'est quelqu'un qui, par son vécu personnel, porte en lui une double fracture et a voulu transformer ce double handicap en amour pour les autres", a raconté Simone, orthodontiste à la retraite et proche de l'homme d'Eglise kidnappé.

"J'ai toujours pensé que Georges aurait un destin en tant que prêtre, l'abbé Pierre en plus moderne", a-t-elle ajouté.

Le père George mentionné à toutes les célébrations

"Un pasteur, le bon berger, n'abandonne pas son troupeau quand il traverse des épreuves", a rappelé Hugues de Woillemont, vicaire général du diocèse de Nanterre, dans son intervention aux paroissiens. "Je vous invite à prier pour les ravisseurs, parce que c'est là que notre foi est testée, dans notre capacité à aimer nos ennemis", a-t-il également déclaré.

Une quinzaine d'agresseurs ont attaqué la paroisse où résidait le Père Georges dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon les premiers éléments recueillis par le clergé, les agresseurs ont d'abord fouillé la maison adjacente des religieuses où ils ont essayé de forcer un coffre-fort. Ce répit a permis au prêtre de joindre sur son portable l'attaché militaire de l'ambassade de France à Yaoundé, avec lequel il était fréquemment en contact, avant son enlèvement.

Une valise contenant un chéquier au nom du Père Georges a été retrouvée un peu plus tard sur la route menant à la frontière nigériane. L'enlèvement n'a pour l'instant pas été revendiqué.

Le diocèse de Nanterre a transmis la consigne à ses prêtres de mentionner le nom du Père Georges à toutes les célébrations religieuses, et ce jusqu'à sa libération.

A.D. avec AFP