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Religions

Un mannequin à l'effigie de l'évêque de Bayonne brûlé lors du carnaval de Saint-Jean-de-Luz

L'évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, le 31 mai 2015 à la cathédrale Notre Dame de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).

L'évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, le 31 mai 2015 à la cathédrale Notre Dame de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). - AFP

Lors du traditionnel carnaval de Saint-Jean-de-Luz, un mannequin de paille représentant Mgr Marc Aillet a été brûlé en place publique, dimanche. L'évêque avait récemment fait parler de lui, après avoir fait un lien entre terrorisme et avortement.

Chaque année, pendant le carnaval de Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques, se tient le jugement de San Pantzar: après un procès symbolique, un mannequin de paille est brûlé en place publique, pour "exorciser le mal et annoncer l'arrivée des beaux jours", écrit Le Figaro.

Et ce dimanche sur le bûcher, le mannequin, vêtu d'une soutane, était à l'effigie de l'évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, connu pour ses positions conservatrices, qui a récemment fait un lien entre terrorisme et avortement, précise Sud Ouest.

"Cela t'amuse de comparer l'avortement à Daesh"?

"San Pantzar! C'est toi qui veut empêcher les femmes de disposer de leur corps comme elles le souhaitent? Cela t'amuse de comparer l'avortement à Daesh? De culpabiliser les femmes qui font valoir leur droit à avorter?", ont lancé les organisateurs, des membres de l'association Ziburuko Itauheriak. 

Une scène filmée et relayée sur Twitter, notamment par le socialiste Mehdi Ouraoui:

Levée de boucliers

La mise en scène a fait bondir le responsable presse de Mgr Marc Aillet. "La ville de Saint-Jean-de-Luz assume-t-elle la responsabilité de cette charge contre l'évêque?", s'est interrogé Thibault Luret sur Twitter, dénonçant ce qu'il appelle de la "propagande institutionnelle".

"Oui au débat d'idées, non au combat contre des personnes. L'image est violente. Même dans le cadre d'un carnaval...", a renchéri l'abbé Grosjean, prêtre du diocèse de Versailles, apportant son "soutien total" à l'évêque de Bayonne.

Contacté par Le Figaro, Mgr Marc Aillet, actuellement en pèlerinage à Rome, n'a pas souhaité commenter la polémique. "Il visite les arènes, là où on brûlait pour de vrai les chrétiens", a répondu son entourage. 

Polémique après une sortie sur l'IVG

Dans un tweet posté le 12 janvier dernier, l'évêque de Bayonne avait écrit: "L'Etat prétend protéger les citoyens contre Daech et s'engage dans une campagne pro-IVG condamnant des innocents à la violence: illisible!" 

Des propos condamnés par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors d'une séance des questions au gouvernement, fin janvier, rapporte France 3 Aquitaine. Mais aussi par la revue chrétienne Golias, qui avait aussitôt lancé une pétition appelant le pape à démettre le prélat de ses fonctions.

C. P.