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Un islamiste condamné en 2007 figure parmi les 17 gardés à vue

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PARIS (Reuters) - Willy Brigitte, un Français condamné en 2007 pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, figure parmi...

PARIS (Reuters) - Willy Brigitte, un Français condamné en 2007 pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, figure parmi les 17 personnes placées en garde à vue après le coup de filet de vendredi en France dans les milieux islamistes, a-t-on appris samedi de source policière.

Willy Brigitte, un Guadeloupéen de 43 ans converti à l'islam, a été arrêté vendredi matin à son domicile à Asnières (Hauts-de-Seine) par la Brigade criminelle, co-saisie de l'enquête avec la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a-t-on précisé.

Aucune arme n'a été découverte lors de la perquisition menée à son domicile par les policiers qui ont saisi son ordinateur et son téléphone portable, dit-on.

Willy Brigitte, qui a étudié dans la fin des années 1990 dans une école coranique du Yémen, avait été remis par l'Australie à la France en 2003.

Il a été condamné en 2007 à neuf ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste". Il aurait notamment projeté de commettre un ou plusieurs attentats en Australie en 2003.

Son arrestation, vendredi, s'inscrit dans le vaste coup de filet mené vendredi matin par la police dans les milieux islamistes dans plusieurs villes de France, une semaine après la mort de Mohamed Merah, l'auteur des sept meurtres de Montauban et de Toulouse, qui se réclamait d'Al Qaïda.

Plusieurs des personnes arrêtées sont soupçonnées d'être proches du groupement islamiste radical Forsane Alizza ("Les "Cavaliers de la fierté"), dissous en février dernier par le ministère de l'Intérieur.

Au cours des perquisitions de vendredi matin, cinq fusils, trois kalachnikovs, quatre pistolets automatiques et un gilet pare-balles ont été saisis, a précisé vendredi le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.

FUSILS DÉMILITARISÉS

Les kalachnikovs saisis étaient "démilitarisés", c'est-à-dire hors d'usage, a dit vendredi à Reuters une source judiciaire, confirmée par une autre source proche du dossier.

En revanche, les armes de poing, dont certaines de gros calibre, étaient opérationnelles.

Selon une source proche de l'enquête jointe samedi, "les kalachnikovs ont été 'démilitarisées à l'allemande', il suffit de rajouter un percuteur et de déboucher le canon pour qu'elles soient réutilisables. Une 'démilitarisation à la française" aurait été définitive car on aurait coulé du plomb dans le canon."

Le fait qu'une partie des armes soit hors d'usage pourrait affaiblir les charges éventuelles de terrorisme.

Dans une interview au Parisien daté de samedi, Claude Guéant estime que les armes saisies lors des perquisitions "confirment le caractère dangereux" du groupe Fosane Alizza.

"Nous savons grâce au travail de la DCRI que les membres de Forsane Alizza pratiquaient des entraînements physiques hebdomadaires qui peuvent s'apparenter à des séances paramilitaires", ajoute-t-il.

Marine Pennetier, avec Nicolas Bertin et Thierry Lévêque, édité par Jean-Philippe Lefief