BFMTV
Religions

Le président de la Conférence des évêques défend le secret de la confession, que la République "a toujours respecté"

Éric de Moulins-Beaufort lors de la conférence de presse de la Commission Sauvé le 5 octobre 2021 à Paris

Éric de Moulins-Beaufort lors de la conférence de presse de la Commission Sauvé le 5 octobre 2021 à Paris - THOMAS COEX © 2019 AFP

Dans un nouveau communiqué publié ce jeudi, le président de la Conférence des évêques défend un secret que la République "a toujours respecté".

Le président de la Conférence des évêques de France persiste et signe. Au lendemain de ses propos polémiques sur le secret de la confession, Mgr de Moulins-Beaufort affirme que "le secret de la confession a toujours été respecté par la République française" et qui "n'est pas contraire au droit pénal français".

"C’est l’honneur de la République française", a-t-il abondé dans un nouveau communiqué publié ce jeudi, au lendemain de la publication du rapport Sauvé sur la pédocriminalité au sein de l'Eglise catholique.

Une rencontre avec Darmanin prévue mardi

Dans celui-ci, l'archevêque de Reims ajoute qu'il a accepté "l'invitation" du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin et qu'il le rencontrera mardi à 14 heures.

"Ce sera pour lui l'occasion de rappeler qu'aujourd'hui, le secret de la confession, imposé aux prêtres par le droit canonique, n'est pas contraire au droit pénal français, comme le souligne la circulaire de la chancellerie du 11 août 2004" (sur le secret professionnel des ministres du cultes).

Selon le président de la CEF, "le secret de la confession a toujours été respecté par la République française. C'est l'honneur de la République française que de respecter ainsi la dignité de la conscience de chacun".

Il précise également que "la confession est aussi un moment durant lequel une personne victime, par exemple un enfant, peut évoquer ce qu'elle a subi et être rassurée sur son innocence... parce que la certitude du secret lui permet de livrer ce qui lui est le plus difficile. Ce temps peut être alors, sur les encouragements du prêtre qui reçoit cette confession, une première étape dans la libération de la parole, en dehors du sacrement".

"Rien n'est plus fort que les lois de la République"

"Le secret de la confession s'impose à nous et s'imposera à nous et, en ce sens-là, il est plus fort que les lois de la République parce qu'il ouvre un espace de parole, libre, qui se fait devant Dieu", avait dit Eric de Moulins-Beaufort sur franceinfo, au lendemain de la publication du rapport Sauvé.

Jeudi midi, le ministre de l'Intérieur, chargé des cultes, avait indiqué à l'AFP qu'il "recevra(it) en début de semaine prochaine Mgr de Moulins-Beaufort pour lui demander de s'expliquer sur ses propos". L'exécutif a rappelé jeudi que rien n'était "plus fort que la loi de la République", par la voix de son porte-parole, Gabriel Attal.

Le rapport Sauvé a préconisé mardi aux autorités de l'Eglise de relayer un message clair aux confesseurs et aux fidèles, sur l'obligation du confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles infligées à un mineur ou à une personne vulnérable.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV