BFMTV
Religions

Retirer la kippa "c’est donner la victoire aux jihadistes" juge le Crif

Après l'agression d'un enseignant juif à Marseille, le Consistoire israélite local recommande aux fidèles de ne pas porter la kippa.

Après l'agression d'un enseignant juif à Marseille, le Consistoire israélite local recommande aux fidèles de ne pas porter la kippa. - Iroz Gaizka - AFP

L'appel du président du Consistoire israélite de Marseille de ne pas porter la kippa après l'agression d'un enseignant juif ne fait pas l'unanimité. Plusieurs responsables de la communauté juive appellent au contraire à "résister".

"Je le demande à titre très provisoire, mais pour préserver la vie humaine". Zvi Ammar, le président du Consistoire israélite de Marseille a appelé mardi les juifs de la ville qui portent la kippa à ne pas porter ce signe distinctif, à titre provisoire. La décision prise après l’agression à la machette d’un enseignant juif portant la kippa ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté. 

Mardi en fin de journée sur BFMTV, le grand rabbin de Marseille Ruben Ohana appelle lui aussi la communauté à "une extrême vigilance". "Aucun rabbin ne vous dira que dans un contexte de danger il faut maintenir son apparence", indique-t-il tout en affirmant qu'il "ne faut pas céder à la peur". 

Plus tôt, le président du Crif, Roger Cukierman, avait regretté "une recommandation maladroite" du président du Consistoire. "On n’a pas à faire de recommandation collective, c’est un choix personnel", estime-t-il. Pour lui, demander à ne plus porter la kippa "c’est donner la victoire aux jihadistes".

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia est du même avis. Pour lui, Zvi Ammar a "cherché à alerter la communauté juive (…) c’est un cri d’émotion compréhensible, mais nous devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa", assure-t-il à l'AFP.

Appel à un mouvement de solidarité à Marseille

Haïm Korsia souhaite d’ailleurs une action de solidarité et appelle "l’ensemble des supporteurs de l’Olympique de Marseille à revêtir mercredi 20 janvier un couvre-chef" lors du match contre Montpellier au stade Vélodrome.

Les politiques de tout bord ont quant à eux de nouveau condamné l’agression et voulu rassurer la communauté juive. Jean-Claude Gaudin, le maire Les Républicains de Marseille, estime que "c’est à la communauté de prendre ses dispositions" et condamne l’agression. "Nous sommes solidaires de la communauté", explique-t-il.

Christiane Taubira estime quant à elle que "bien entendu", les juifs doivent pouvoir porter une kippa dans la rue. "Nous devons garantir au quotidien la liberté de chaque citoyen, sa liberté y compris de vivre sa croyance. C’est ça une république laïque" a dit la garde des Sceaux, ajoutant que le gouvernement "veillera" à ce que les juifs de France se sentent en sécurité.

C. B