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Religions

Propos sur les musulmans: des associations vont porter plainte contre Zemmour

Eric Zemmour

Eric Zemmour - AFP

Le polémiste a par ailleurs réaffirmé que le mot "déporter" (cinq millions de musulmans français) écrit dans le Corriere della Sera n'avait pas été prononcé pendant l'interview.  Mais dans le fond, il maintient ses propos et s'en prend au gouvernement.

Le polémiste Eric Zemmour a dénoncé jeudi sur RTL "une manipulation fantastique" à propos de la polémique suscitée par son interview à un quotidien italien sur les musulmans de France, s'indignant notamment de la réaction du gouvernement. Il a réaffirmé que le mot "déporter" (cinq millions de musulmans français) écrit dans le Corriere della Sera n'avait pas été prononcé pendant l'interview. 

"On m'a accusé d'avoir dit un mot que je n'ai pas prononcé, on m'a accusé ensuite de ne pas avoir contredit un mot qui n'a même pas été prononcé, c'est une histoire extraordinaire, on a là une manipulation fantastique", a ajouté le chroniqueur, qui intervient régulièrement sur RTL. 

"Il n'y a aucune incitation à la haine'"

Au journaliste qui lui demandait de dire clairement s'il souhaitait le départ de France des musulmans, il a répondu: "Je ne souhaite, ni ne demande rien du tout. C'est ridicule. Il y a des citoyens français, on ne va pas faire partir des citoyens français, il y a des étrangers, un Etat a le droit de dire aux étrangers 'maintenant vous rentrez chez vous'". Mercredi, la Société des journalistes de RTL s'était "désolidarisée" des propos du polémiste, estimant que ses prises de positions "ternissaient les valeurs défendues" par la station.

L'auteur du livre à succès Le Suicide français a aussi mis en cause la réaction des autorités à l'interview. "On a un Premier ministre qui a déjà dit que mon livre n'était pas digne d'être lu, on a maintenant un ministre de l'Intérieur qui appelle à manifester contre moi, mais la prochaine fois qu'est-ce qu'ils vont faire? Ils vont envoyer mes lecteurs en prison?", a lancé le polémiste. "Il n'y a aucune incitation à la haine, j'essaie d'analyser rationnellement une situation", s'est défendu Eric Zemmour, alors que la Licra, SOS Racisme et Cran ont annoncé le dépôt d'une plainte à son encontre.

"La libanisation de la France"

Il a répété ses craintes d'une éventuelle guerre civile: "la situation actuelle qui fait que les communautés se figent, se durcissent, se séparent sur le territoire de la France est une situation dramatique qui va conduire à la libanisation de la France, avec en perspective une guerre civile entre des communautés", a-t-il dit. "Vous savez qu'il y a des idées qui font mal", lui a lancé le journaliste de RTL. "Les idées font toujours mal", a répondu Eric Zemmour. "Décidément, on n'est pas forcément d'accord", a conclu le présentateur.

S.A. avec AFP