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Près de Montpellier, le mariage civil de deux femmes pasteures béni dans un temple protestant

L'intérieur d'un temple protestant (illustration)

L'intérieur d'un temple protestant (illustration) - Joel Saget - AFP

Les deux trentenaires se sont dit "oui" le 22 juillet en mairie, et leur union a été bénie au Temple Maguelone de Montpellier samedi.

C'est une première en France: le 22 juillet, soit jeudi dernier, deux femmes pasteures, qui se sont mariées à la mairie de Jacou (Hérault), dans l'agglomération de Montpellier, ont vu leur union bénie samedi au Temple Maguelone, dans la préfecture de l'Hérault, rapportent France Bleu et Le Monde.

Il ne s'agit pas d'un mariage religieux mais d'une bénédiction de l'union d'Émeline Daudé et d'Agnès Kauffmann, âgées de 33 et 31 ans, actuellement pasteures en période probatoire de deux ans, qui seront ordonnées d'ici un an pour l'une, et deux ans pour l'autre, indique Le Monde.

Théologiquement l'Église protestante unie de France (EPDUdF) autorise la bénédiction de l'union de couples homosexuels depuis 2015, et la tenue d'un synode à Sète où une centaine de délégués de l'Église avaient très largement voté en faveur de cette évolution.

"On a besoin de modèle"

"Nous avons beaucoup d'encouragements même si dans le milieu de l'Église, ce choix n'est pas accueilli facilement, il faut le dire aussi", ont témoigné les deux femmes, qui se sont connues au cours d'études de théologie, au micro de France Bleu.

"On a besoin de modèle pour savoir que c'est possible", défend Émeline. Car selon Agnès, "il ne faut pas oublier que cela fait longtemps qu'il y a des pasteurs LGBT dans notre Église. Mais ils n'ont pas pu le dire ouvertement jusqu'à présent".

Auprès du Monde, les mariées espèrent "que la bénédiction de (leur) mariage permette à l'Église protestante de s'ouvrir davantage".

"La société est en train d'évoluer et l'Église avec"

"La société est en train d'évoluer et l'Église avec. Cela demande un peu de temps. J'ai l'espoir que chaque personne soit accueillie partout sans avoir à cacher qui elle est", a confié au quotidien du soir Emmanuelle Seyboldt, présidente du conseil national de l'EPUdF, qui était présente à la bénédiction religieuse.

Émeline et Agnès disent recevoir régulièrement des appels et messages de personnes LGBT qui hésitent à sauter le pas de l'inscription en faculté de théologie. "Nous les rassurons en leur disant qu'ils et elles ont leur place", confie Émeline au Monde.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV