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Pédocriminalité: écœurés par les affaires au sein de l'Église, ces catholiques veulent se faire débaptiser

Parce qu'elle ne correspond pas à leurs valeurs ou parce qu'ils sont déçus par les choix de l'Église, chaque année, plusieurs catholiques demandent à se faire débaptiser.

Un prêtre de Haute-Garonne visé par une enquête canonique pour des attouchements sexuels présumés. Une nouvelle affaire de pédocriminalité au sein de l'Église qui met dans l'embarras Samuel. Ce catholique a décidé de protester en envoyant une lettre de renonciation: il veut se faire débaptiser.

"Quand l'institution protège ce genre de choses, et maintes et maintes fois ça s’est répété… on ne peut pas croire que ce n'était pas connu", dénonce-t-il.

"Croire, c'est penser avec ses émotions, et là, l'émotion qui domine c’est la colère", explique-t-il au micro de BFMTV.

Un acte qui reste marginal

Chaque année, plusieurs catholiques font comme lui et décident de renoncer à leur appartenance religieuse, mais le phénomène reste marginal en France. En 2018, Libération estimait à environ 2000 le nombre de personnes qui ont officiellement demandé à se faire "débaptiser." Bien loin des plus de 4000 adultes qui se sont fait baptiser en 2022, selon RCF.

Un site toutefois permet aux croyants qui veulent quitter l'Église de faire acte d'apostasie en quelques clics. Un générateur de lettres a été créé en 2012, à l’époque où les propos de l’institution autour du mariage pour tous ont pu choquer certains catholiques.

"A chaque fois qu’il y a une polémique liée à l'Eglise, on a un pic de fréquentation sur le site", explique à BFMTV Remi Duval, concepteur de apostasiepourtous.fr

"Quelque chose de douloureux"

"Il y a eu le Pape qui avait déclaré qu'il recommandait la psychiatrie pour les enfants dont les parents détecteraient des penchants homosexuels, (...) il y a eu également beaucoup de bruit au moment du refus de la démission du cardinal Barbarin par le Pape", cite-t-il comme exemples.

Mais la démarche qui ne convainc pas tous les croyants. "Celui qui croit en dieu, il ne peut pas se faire débaptiser c’est pas possible", affirme l'un d'eux, interrogé à la sortie de la messe par BFMTV.

"Pour nous, catholiques pratiquants, c’est quelque chose de douloureux, mais bon ça renvoie à la liberté de chacun, et dans l’église la liberté est quelque chose qui est essentiel", explique une autre.

La conférence des évèques de France n'a pas souhaité répondre aux sollicitations de BFMTV. Officiellement, elle ne reconnaît aucune valeur religieuse à cet acte de débaptême.

Nicolas Coadou, Sébastien Riou et Alexis Vivier avec AG