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Religions

Marwan Muhammad sur RMC : « Le climat islamophobe s’aggrave au fil des mois »

Selon le porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), les femmes voilées représentent 94% des victimes d’actes islamophobes.

Selon le porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), les femmes voilées représentent 94% des victimes d’actes islamophobes. - -

Le porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a dénoncé, ce mercredi dans les Grandes Gueules sur RMC, la montée de l'islamophobie ces derniers mois, dont les incidents de Trappes seraient une conséquence. Pour Marwan Muhammad, les femmes voilées ne sont pas une menace.

Pour le CCIF, Collectif contre l’islamophobie en France, les actes islamophobes ne cessent de progresser ces derniers mois, et c’est cette islamophobie qui serait à l’origine du dérapage du contrôle d’identité d’une femme voilée qui s'est soldé par plusieurs nuits de violences urbaines à Trappes, dans les Yvelines. Marwan Muhammad, le porte-parole de cette association qui se charge de récolter les plaintes non officielles de musulmans se disant victimes d’islamophobie, était l’invité des Grandes Gueules sur RMC ce mercredi. « Ce climat islamophobe s’aggrave au fil des mois avec une augmentation du nombre d’actes », a assuré Marwane Muhammad. Des actes qui s’aggravent puisqu’on a de plus en plus d’actes de violences qui visent en majorité des femmes qui représentent à peu près 94% des victimes. Le profil type de la victime, c’est une femme musulmane qui porte le foulard ».

« Porter le voile ça vaut une contravention, pas une agression policière »

Marwan Muhammad dénonce le deux poids deux mesures qui, selon lui, prévaudrait pour les femmes voilées : « C’est une illégalité en France de porter un voile intégral au regard de la loi, mais la gravité de ce fait vaut une contravention, pas une agression policière. De la même manière que les gens qui se garent de travers ne sont pas dans une criminalité lourde, je ne vois pas pourquoi on ferait des femmes qui portent un voile intégral des criminelles. Elles ne sont pas une menace sécuritaire ».

« Il n’y a pas de revendication communautaire en France »

Alors que certains élus demandent une révision de la loi de 2010 interdisant le port du voile intégral, le porte-parole du CCIF explique sur RMC que les femmes voilées pouvent se soustraire à la loi dans la mesure où elles la considèrent comme injuste : « les gens ont le droit de considérer que cette loi de 2010 vient intenter à leur liberté fondamentale de pratiquer leur religion. Cette loi est en contradiction avec la déclaration universelle des droits de l’homme, c’est l’ONU qui le dit. Il y a des effets collatéraux de cette loi. Dans un certain nombre d’actes islamophobes on va avoir le discriminant ou l’agresseur qui va se prévaloir d’une application abusive de cette loi pour s’octroyer le droit de porter atteinte physiquement à une femme voilée, sans être officier de police (…). Dans le cas de la femme voilée de Trappes, dont le contrôle a dégénéré, elle se fait très régulièrement contrôler par la police et elle coopère : elle retire son voile, ou elle reçoit une contravention et elle vit comme ça. Elle a accepté le fait d’être en contradiction avec une loi qu’elle juge injuste ». « Il n’y a pas de revendication communautaire qui existe en France, ni du CFCM ni d’aucune association musulmane qui viendrait réclamer un droit spécifique et une exception juridique pour eux », ajoute-t-il toutefois.

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La Rédaction

Philippe Gril