BFMTV
Religions

Le Conseil français du culte musulman affirme que l'abaya n'est pas un "signe religieux"

"Ca fait princesse": les abayas, ces robes portées dans les pays musulmans, divisent à l'école

"Ca fait princesse": les abayas, ces robes portées dans les pays musulmans, divisent à l'école - RMC

Dans un communiqué adressé ce lundi, le Conseil français du culte musulman (CFCM) assure que l'abaya est un habit porté sans connotation religieuse. Une réponse directe à Pap Ndiaye.

L'abaya, simple vêtement ou signe religieux musulman? Le Conseil français du culte musulman (CFCM) affirme que ce n'est pas le cas. Dans un communiqué de presse adressé ce lundi, l'organisation affirme que la longue robe "n'est pas" un signe religieux musulman, bien qu'elle soit présentée "à tort" comme tel.

"Nous sommes dans le droit de nous interroger sur l'autorité qui, dans notre République laïque, a décrété que l'abaya est un signe religieux musulman", écrit le CFCM. "Pour nous, ce vêtement n'en est pas un".

Le Conseil français du culte musulman a appuyé son "sentiment d'être face à un énième débat sur l'islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations". Pour rappel, la polémique est née d'une réunion tenue la semaine dernière par le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye.

Il a réuni les recteurs des différentes académies pour recenser les incidents récents liés à ces vêtements, qui seraient dans une zone grise vis-à-vis de la loi de 2004 qui interdit le port ostensible de signes religieux. Il a demandé aux dirigeants d'académies de faire preuve de "fermeté" dans l'application des principes de laïcité à l'école.

"Dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement quel qu'il soit n'est pas un signe religieux en soi", assure cependant le CFCM, dissipant tout soupçon de ligne floue.

Des atteintes "très rares"

Cependant, aux "cas très rares" d'enfants qui ne se sont pas conformés à la loi de 2004, "le CFCM rappelle que leur religiosité n'est pas un produit ou un objet de publicité, ni un étendard ou un slogan de manifestations".

Un message qui fait directement écho à une circulaire publiée par l'Education nationale en novembre dernier, où es abayas sont considérées comme des tenues pouvant être interdites si elles sont "portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse". Une liste qui comprend également les bandanas et les jupes longues.

Le CFCM fut longtemps l'interlocuteur des pouvoirs publics sur le culte musulman mais l'exécutif a cessé ses relations avec lui, lui préférant une autre structure, le Forif (Forum de l'islam de France), qui ne s'est pas exprimée sur ce sujet.

Tom Kerkour avec AFP