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L'Enseignement catholique recommande de suspendre la vaccination contre le papillomavirus après la mort d'un collégien

Une infirmière injecte une dose du vacccin contre le papillomavirus à un élève lors d'une campagne de vaccination dans un collège près de Rennes, le 9 octobre 2023

Une infirmière injecte une dose du vacccin contre le papillomavirus à un élève lors d'une campagne de vaccination dans un collège près de Rennes, le 9 octobre 2023 - Damien MEYER

Un élève de 5ème est mort des suites d'un traumatisme crânien provoqué par une chute intervenue juste après sa vaccination contre le papillomavirus. Les autorités de santé assurent que le drame est lié au stress et non au sérum injecté.

"Il est nécessaire de suspendre cette vaccination dans nos établissements". Philippe Delorme, secrétaire général de l'Enseignement catholique, demande la suspension de la campagne de vaccination contre les papillomavirus, qui peuvent être responsables de cancers, lancée début octobre dans les collèges.

L'Enseignement catholique a formulé cette recommandation au niveau national le 26 octobre dernier après le malaise d'un élève de 5ème quinze minutes après avoir reçu une dose de vaccin. Dans un communiqué publié ce lundi, l'Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire a annoncé la mort de ce collégien.

L'ARS précise que l'élève a fait une "chute lourde" qui a provoqué un traumatisme crânien. "Ce type de malaise peut survenir du fait du stress provoqué par la vaccination mais est sans lien avec le produit vaccinal ou à un défaut de qualité du vaccin", insiste l'agence.

"Principe de précaution"

"Face à cette situation, à la fois par respect et décence envers cette famille mais aussi par principe de précaution il est nécessaire de suspendre cette vaccination dans nos établissements", soutient auprès de BFMTV Philippe Delorme.

Il précise vouloir attendre que les enquêtes en cours analysent "précisément les causes de ce drame" et ainsi "garantissent la sécurité absolue pour tous les jeunes qui se font vacciner".

Comme expliqué par l'ARS, la mort de cet adolescent n'a pas de lien direct avec la vaccination et le sérum. Un avis partagé par le ministre de la Santé qui a rappelé sur RTL ce mardi que le drame n'a "aucun lien avec le produit injecté". "C'est un vaccin que l'on connaît très bien, il a été 300 millions de fois injecté dans le monde", assure Aurélien Rousseau.

La campagne reprendra à la rentrée

Philippe Delorme reconnaît l'absence de causalité mais affirme que l'incident "a un lien direct avec la vaccination". "C'est bien parce que ce jeune a été vacciné qu'il a fait un malaise, c'est bien le processus de vaccination qui a conduit cet enfant à chuter puis à décéder", défend-il.

"Aujourd'hui, je pense qu'il faut se poser les bonnes questions et s'interroger aussi sur la vaccination", ajoute le secrétaire général de l'Enseignement catholique.

Il se demande ainsi si "l'école est le meilleur lieu pour vacciner à la chaîne les enfants". "Ce n'est pas une position de rejet du vaccin mais de prudence", tempère-t-il, expliquant vouloir "tout mettre en œuvre pour que ça ne se reproduise jamais".

Dans le privé, la vaccination contre les HPV est à la discrétion des établissements. De son côté, l’ARS affirme que "la campagne reprendra à la rentrée selon un calendrier propre à chaque département".

Salomé Robles et Véronique Fèvre