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Religions

L'Eglise a "détruit" des dossiers sur des abus sexuels, admet un cardinal proche du Pape

Des gendarmes sur la place Saint-Pierre au Vatican, le 24 mars 2017. (Photo d'illustration)

Des gendarmes sur la place Saint-Pierre au Vatican, le 24 mars 2017. (Photo d'illustration) - Andreas Solaro - AFP

Le cardinal allemand s'est exprimé devant les 190 participants au sommet mondial contre les abus sexuels au sein de l'Eglise, qui se tient jusqu'à la fin de la semaine au Vatican.

"L'administration n'a pas contribué à accomplir la mission de l'Eglise mais, au contraire, elle l'a voilée, discréditée et rendue impossible. Des dossiers qui auraient pu documenter ces actes terribles et indiquer le nom des responsables ont été détruits ou n'ont pas même été constitués", a déclaré ce samedi Reinhard Marx, président de la conférence épiscopale allemande. 

Proche conseiller du pape François, il s'exprimait devant les 190 participants au sommet consacré aux abus sexuels au sein de l'Eglise, organisé au Vatican jusqu'à la fin de cette semaine. 

"Les abus sexuels à l'égard d'enfants et de jeunes sont, dans une mesure non négligeable, dus à l'abus de pouvoir dans le cadre de l'administration", a argué le cardinal allemand, dans son long exposé sur la nécessité pour l'Eglise d'avoir une administration à la hauteur des scandales sexuels qui ont terni son image.

"Au lieu des coupables, ce sont les victimes qui ont été réprimandées"

"Au lieu des coupables, ce sont les victimes qui ont été réprimandées et on leur a imposé le silence", a-t-il poursuivi. "Des procédures et des processus établis pour poursuivre les délits ont été délibérément non respectés, plutôt rayés et ignorés. Les droits des victimes ont été, de fait, foulés aux pieds et laissés au caprices de personnes individuelles", a souligné le cardinal Marx.

Le cardinal a en outre estimé que "le secret pontifical" souvent mis en avant par l'Eglise n'avait aucune justification à ses yeux face à des cas d'abus sexuels perpétrés par ses membres.

Il a en outre préconisé une plus grande transparence sur les procès menés par l'Eglise, une revendication importante des victimes d'abus sexuels. Selon le cardinal allemand, le nombre de cas examinés par des tribunaux de l'Eglise et des détails sur ces cas doivent autant que possible être rendus publics.

Liv Audigane avec AFP