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Jihadiste expulsé: ses proches assurent qu'il était "parti faire de l'humanitaire"

Ferhat Bouhabila, le père du présumé jihadiste, au pied de son immeuble à Albertville en Savoie.

Ferhat Bouhabila, le père du présumé jihadiste, au pied de son immeuble à Albertville en Savoie. - -

Après l'expulsion vers son pays d'un Algérien vivant à Albertville en Savoie, soupçonné de recruter des jihadistes pour la Syrie, des proches ont affirmé ne pas y croire, assurant qu'il était parti faire de l'humanitaire.

Jeudi dans la matinée, un Algérien âgé de 37 ans, soupçonné de recruter des Français pour mener le jihad en Syrie, a été expulsé du territoire français. Il s'agit de la première expulsion dans le cadre du récent plan anti-filières jihadistes présenté par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. L'homme a été interpellé mi-mars avec cinq de ses proches, alors qu'ils se rendaient en Syrie de manière illégale. Les personnes qui l'accompagnaient étaient comme lui originaires de Savoie, ces derniers ont été renvoyés en France.

Arrivé en France à l'âge de deux ans, Sala Bouhabila vivait chez ses parents à Albertville en Savoie. Son père le décrit comme un homme "très gentil avec tout le monde". Pour lui son fils était parti aider des malades et des handicapés. Persuadé qu'il était parti faire de l'humanitaire, le retraité fait part de son appréhension quant au sort que pourraient lui réserver les autorités algériennes. "Là-bas, ils peuvent lui faire ce qu'ils veulent. Ils peuvent le considérer comme un terroriste. J'ai peur qu'il aille en prison, il va connaître la misère là-bas". Interrogé au pied de l'immeuble où habitait le présumé terroriste et sa famille, un de ses amis Mayadine le présente comme un homme pieux qui a grandi dans la religion musulmane. "Il fait sa prière comme tous les gens, c'est tout. Parce qu'il est barbu, on dit qu'il est extrémiste", explique-t-il.

De simples préjugés selon ses proches, auxquels ne croit pas le ministère de l'Intérieur, qui affirme au contraire que l'homme expulsé en Algérie est lié à des islamistes radicaux impliqués dans l'embrigadement de personnes prêtes à intégrer des filières jihadistes à destination de l'Afghanistan et de la Syrie.

En d'autres termes Sala Bouhabila aurait recruté, puis convoyé les cinq personnes qui se trouvaient à ses côtés lors de l'interpellation pour les mener en Syrie et faire le jihad. Pour Bernard Cazeneuve, cette expulsion est une preuve de "la pertinence et l'efficacité des mesures décidées par le gouvernement". À l'heure actuelle, on dénombre 285 Français engagés aux côtés des rebelles syriens dans leurs combats contre les forces du président Bachar al-Assad.

C. D. avec Océane Goanec et Florent Bonnard