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Démission du cardinal Barbarin: quel avenir pour l'archevêque de Lyon après sa relaxe en appel ?

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Relaxé par la cour d'appel de Lyon jeudi pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels du père Preynat, le cardinal Barbarin a de nouveau remis sa démission au pape. Son avenir s'inscrit désormais loin de la capitale des Gaules.

Le cardinal Philippe Barbarin veut tourner la page. Condamné en première instance pour ses silences sur les abus sexuels d'un prêtre, le cardinal Barbarin a été relaxé en appel jeudi et va de nouveau remettre sa démission au pape. 

Un départ de Lyon

"Pour l'Église de Lyon, c'est l'occasion d'ouvrir un nouveau chapitre. De nouveau je vais remettre ma charge d'archevêque de Lyon entre les mains du pape François", a annoncé le prélat de 69 ans devant la presse jeudi, quelques heures après la décision de la cour d'appel de Lyon.

"Il dit au pape: 'prenez la décision, faites de moi ce que vous voulez'", a expliqué ce vendredi Jeanine Paloulian, journaliste et spécialiste des questions de religion, invitée sur le plateau de BFM Lyon. Selon elle, la position du cardinal n'était "pas tenable" en raison "d'une certaine défiance du clergé" et "parce que tout ce qui s'est passé a été extrêmement douloureux". 

Après sa condamnation, le primat des Gaules, qui s'était mis en retrait de la gestion du diocèse de Lyon, avait déjà proposé sa démission. Mais le pape avait refusé dans l'attente de l'appel. Cette fois-ci, il pourrait l'accepter. 

"Le pape ne va pas lui dire: 'restez à Lyon'. Mais il peut tout à fait lui trouver une autre mission", explique Jeanine Paloulian, qui précise que le cardinal n'a "plus beaucoup envie de rester" dans la ville.

Vers l'étranger

Son avenir s'inscrit donc "vraisemblablement loin" de la capitale des Gaules où il avait pris ses fonctions en 2002. "Sinon, sans arrêt, il y aura toujours pour lui renvoyer ça à la figure", ajoute la journaliste. Reste à savoir où et pour quoi faire? 

"Le cardinal Barbarin a plusieurs cordes à son arc. D'abord, il est parfaitement hispanisant, le pape peut tout à fait lui proposer des missions internationales en direction de l'Amérique latine", imagine Jeanine Paloulian.

Grâce à son "côté homme de terrain", on peut "lui proposer de représenter untel ou untel", suppose par ailleurs la spécialiste, qui rappelle également "le très grand attachement" du cardinal "à Madagascar", ainsi que ses "qualités d'enseignant". 

Qui pour le remplacer ?

Avant son départ, la Conférence des Évêques de France et le Vatican devront aussi trouver un remplaçant, pour ce poste important en raison de l'histoire - "le christianisme en France est né à Lyon" - et de ses conséquences - "le poste de Lyon est un poste de cardinal, et le cardinal élit le pape", rappelle Jeanine Paloulian. 

"Compte tenu de la taille et de l'importance du diocèse de Lyon, on va proposer à d'autres évêques en poste qui ont de l'expérience et des qualités de manager de prendre la fonction", explique-t-elle.
Benjamin Rieth