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Besançon: l'exorciste du diocèse quitte ses fonctions

Un prêtre-exorciste philippin, en 2011. (photo d'illustration)

Un prêtre-exorciste philippin, en 2011. (photo d'illustration) - Ted Aljibe - AFP

Après 20 ans d'activité, le père Max de Wasseige, exorciste du diocèse de Besançon, passe la main. Rencontré par l'Est Républicain, il a raconté certains des cas les plus extrêmes qu'il a pu soigner.

Après vingt ans de bons et loyaux services, il passe la main. Le père franciscain d'origine belge Max de Wasseige, qui a officié en tant qu'exorciste officiel du diocèse de Besançon ces deux dernières décennies, s'apprête à quitter ses fonctions, rapporte l'Est Républicain. En France, chaque diocèse bénéficie d'un prêtre ayant reçu une mission d'exorcisme, la demande étant de plus en plus forte.

Méthode douce

Le père Max de Wasseige affirme ainsi avoir reçu des "milliers" de fidèles en l'espace de vingt ans, "plusieurs fois par semaine". Mais contrairement à son prédécesseur, le père Mathieu, aux méthodes un peu radicales, ce père franciscain privilégie la manière douce, collabore aussi avec des psychiatres, pour débarrasser les croyants des mauvais esprits. "Il attachait les possédés en criant 'Sors, esprit immonde!' J'ai un peu changé de méthode", explique-t-il.

"Ce sont souvent des prières d’accompagnement. J’allume une bougie sur le petit autel. J’évoque régulièrement Saint-Antoine, victime de la tentation. Il [Saint-Antoine] décrit très clairement ce qui lui est arrivé, et il précise qu’il y a répondu avec humour. C’est un conseil que je donne souvent lorsque l’on me dit que l’on a rencontré le Diable. Je propose alors, à la personne, de parler au Diable, de lui répondre, de se moquer de lui", détaille l'homme d'église, qui reconnaît toutefois avoir déjà employé des rituels à l'ancienne, avec appel direct à Satan et prières en latin. 

Des cas extrêmes

En vingt ans d'exercice, l'exorciste de Besançon a eu affaire aux cas les plus extrêmes, et de nombreux fidèles lui ont rapporté avoir directement rencontré le Diable. "J’ai senti le museau de Satan dans mon oreille", "Il a une forme de chien avec une queue et des cornes", "Il a des oreilles pointues, de grandes dents et des yeux vicieux", font ainsi partie des récits dont il se souvient. 

Des témoignages impressionnants, qui ont parfois nécessité qu'il fasse appel à la médecine d'urgence, explique-t-il à l'Est Républicain. "Je me souviens d’une femme ici, qui se couchait par terre, sa voix changeait. Rien à faire pour l’en sortir. Quand le Samu est arrivé, cela a tout de suite été mieux!", raconte-t-il.

Pourquoi cette retraite soudaine? Le père Max de Wasseige explique que, malgré cette activité, il n'a jamais rencontré le Diable. "Ce n’est pas ici que l’on rencontre Satan. Mais je crois en l’esprit du mal. Il est dans les atrocités de Daesh, durant le massacre du Rwanda, dans la main qui dérégule l’économie mondiale. Pour le reste, Dieu est au centre, le Diable est dans la marge", conclut-il. 

la rédaction