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Baby Loup: des personnalités appellent à modifier la loi sur la laïcité

L'essayiste Caroline Fourest

L'essayiste Caroline Fourest - -

Des personnalités, dont la philosophe Elisabeth Badinter ou l'essayiste Caroline Fourest, plaident pour une modification de la loi sur la laïcité, à la suite de l'annulation par la Cour de cassation du licenciement d'une employée voilée de la crèche Baby Loup.

Des personnalités, dont la philosophe Elisabeth Badinter ou l'essayiste Caroline Fourest, plaident dans une tribune à paraître samedi dans L'Express, pour une modification de la loi sur la laïcité, à la suite de l'annulation par la Cour de cassation du licenciement d'une employée voilée de la crèche Baby Loup.

"Nous sommes dans une heure de vérité où la laïcité en France a besoin d'être consolidée et réaffirmée, faute de quoi elle subira un recul dramatique", écrivent les signataires, parmi lesquels figurent également l'ancien ministre Jacques Toubon, le philosophe Alain Finkielkraut ou le président du parti radical de gauche Jean-Michel Baylet.

"Le moment est grave", estiment-ils en référence à l'annulation du licenciement d'une salariée de la crèche Baby Loup, dans les Yvelines, qui avait refusé d'ôter son voile. "S'agissant d'une crèche privée", la Cour de cassation a jugé mardi le licenciement discriminatoire.

"Impérative pour la puissance publique, la laïcité serait interdite aux citoyens et aux structures privées?", s'interrogent les signataires.

"Notre loi doit impérativement être modifiée", poursuivent-ils, en demandant au législateur de "combler un vide juridique".

Interdire les signes religieux ostentatoires

Leur pétition ne précise pas exactement quelle doit être la portée de la modification législative, mais laisse entendre qu'elle doit au moins interdire les signes religieux ostensibles dans les établissements de la petite enfance.

"Parce qu'ils sont précisément d'entre nous tous les êtres les moins pourvus de défense et les plus malléables, les enfants ont droit à la neutralité, garante de leur libre arbitre en formation", jugent-ils.

L'arrêt de la Cour de cassation a suscité une volée de critiques parmi les défenseurs d'une stricte laïcité, notamment le ministre de l'Intérieur Manuel Valls qui a "regretté" cette décision.

"Le principe de laïcité ne doit pas s'arrêter à la porte des crèches", a ensuite déclaré le porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, ajoutant que le gouvernement n'excluait pas de légiférer à ce sujet.

En 2012, le Sénat a adopté un texte étendant le principe de neutralité religieuse dans les crèches et aux gardes d'enfants à domicile. Une proposition de loi similaire a été déposée en janvier à l'Assemblée.


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