BFMTV
Société

Refoulé d'un covoiturage BlaBlaCar, à cause d'un prénom?

-

- - -

Dans un post de blog, une internaute raconte avoir été témoin d'une scène de discrimination à l'accès d'un trajet de covoiturage via le réseau BlaBlaCar. L'un de ses amis, explique-t-elle, s'est vu refuser l'accès à bord d'un véhicule à cause de son prénom.

Une blogueuse raconte, dans un post daté de ce lundi, avoir été témoin d'un acte de discrimination de la part d'un utilisateur du réseau de covoiturage BlaBlaCar. La scène se serait déroulée pendant le week-end du 15 août, alors que Romy venait de réserver et prépayer un trajet Toulouse-Le Mans pour un ami.

"J'ai pu réserver à sa place, car le conducteur avait activé l’option 'réservation pour un tiers'", précise-t-elle à metronews. La blogueuse contacte ensuite le chauffeur par téléphone, pour fixer l'heure et l'adresse du rendez-vous.

Le chauffeur refuse de prendre un "étranger"

Mais lorsqu'elle donne le prénom de son ami, à consonance "pas strictement franco-française", son interlocuteur lui explique qu'il refuse de le faire monter à bord. "Non, je préfère pas. Avec tout ce qui se passe en France en ce moment, vous savez ma p’tite dame", lui répond-il tout de go, ne cachant pas qu'il refuse de faire monter un "étranger" dans son véhicule. 

Choquée, Romy décide de contacter l'espace d'échange de BlaBlaCar, et explique sa mésaventure à un agent du site. Mais ce dernier met en doute son "appréciation de la situation", rapporte-t-elle sur son blog.

SOS Racisme demande au site d'introduire une clause de non-discrimination

Contacté par BFMTV.com, BlaBlaCar explique que les internautes peuvent signaler "tout comportement suspect" en ligne, via un drapeau sur chaque profil. En outre, les avis laissés par les passagers peuvent être un moyen de "faire remonter une situation anormale", nous indique-t-on. 

Si le site de covoiturage a bien rédigé une charte de bonne conduite destinée à des utilisateurs "solidaires, responsables et respectueux", il n'existe pas, dans ce texte, de clause de non-discrimination. Une telle proposition avait déjà été formulée par SOS Racisme, lorsqu'une adolescente voilée s'était vue refuser l'accès à un véhicule contacté via le site de covoiturage, en septembre 2015.

BlaBlaCar, de son côté, explique que la charte, rédigée fin 2015, exhorte déjà ses utilisateurs à ne pas adopter de comportements discriminatoires. Pour preuve, les valeurs de "tolérance et de respect" qui y sont prônées. Enfin, le site de covoiturage, qui a eu le conducteur incriminé au téléphone, précise que ce dernier s'est défendu d'avoir refusé de convoyer ce passager à cause de son nom.

C. P.