BFMTV
Société

Réduction des déficits à pas comptés en 2011

Le gouvernement présentera mercredi le projet de budget de la France pour 2011 qui commencera à réduire des déficits publics record dans une période de grande tension sur les finances des Etats et avant le début de la campagne électorale de 2012. Le texte

Le gouvernement présentera mercredi le projet de budget de la France pour 2011 qui commencera à réduire des déficits publics record dans une période de grande tension sur les finances des Etats et avant le début de la campagne électorale de 2012. Le texte - -

par Jean-Baptiste Vey PARIS (Reuters) - Le gouvernement présentera mercredi le projet de budget de la France pour 2011 qui commencera à réduire des...

par Jean-Baptiste Vey

PARIS (Reuters) - Le gouvernement présentera mercredi le projet de budget de la France pour 2011 qui commencera à réduire des déficits publics record dans une période de grande tension sur les finances des Etats et avant le début de la campagne électorale de 2012.

Le texte, dont l'essentiel est connu, pèche, selon les analystes, par excès d'optimisme - avec une prévision de croissance élevée - et par manque d'ambition dans la réduction des déficits.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a qualifié dimanche ce budget de "courageux et déterminé" et a souligné que la France avait la confiance des investisseurs auxquels le pays fait appel pour financer ses déficits et ses dettes.

Le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, le socialiste Jérôme Cahuzac, a estimé pour sa part que "le budget est improvisé et injuste" lors d'un entretien à Reuters.

Le déficit public, qui comprend celui de l'Etat, des comptes sociaux et des collectivités locales, serait réduit d'environ 7,8% du produit intérieur brut fin 2010 à 6,0% fin 2011, pour atteindre quelque 120 milliards d'euros.

Une loi de programmation des finances publiques, également présentée mercredi en conseil des ministres, doit en même temps tracer la nouvelle trajectoire de réduction du déficit, qui serait ramené à 4,6% fin 2012, 3,0% fin 2013 et 2,0% fin 2014.

Cette trajectoire est conforme à l'engagement pris par la France devant ses partenaires européens en janvier, avec en plus l'objectif de 2,0% fin 2014, annoncé mercredi dernier par le ministre du Budget, François Baroin.

Cette réduction d'environ 100 milliards d'euros du déficit entre 2010 et 2013 pour atteindre 3%, la limite fixée par le pacte de stabilité européen, représenterait l'effort budgétaire le plus important dans le pays depuis au moins un demi-siècle.

INCERTITUDES

Des incertitudes économiques et politiques pèsent sur ce plan, qui traverse les élections présidentielle et législatives de 2012 - une période en général peu propice à la réduction du déficit - d'autant que la France n'a jusqu'à présent jamais respecté les engagements budgétaires figurant dans ses programmes de stabilité européens.

Gilles Moec, économiste chez Deutsche Bank, estime ainsi que "l'examen du budget 2011 au Parlement est probablement la dernière fenêtre d'opportunité pour mettre les finances du pays sur une base plus sûre avant que la perspective des élections affecte les décisions budgétaires trop directement pour que des décisions ambitieuses soient probables".

Pour ramener le déficit à 6%, le gouvernement devra économiser une quarantaine de milliards d'euros l'an prochain, une somme comparable aux crédits de l'enseignement scolaire.

Il sera aidé en cela par l'arrêt de mesures de soutien à l'économie en vigueur cette année, ce qui génèrera une amélioration mécanique d'une quinzaine de milliards d'euros.

Côté recettes il compte bénéficier d'un vif rebond lié à une croissance économique dynamique qu'il estime à 2,0%, une hypothèse supérieure à celles de la quasi-totalité des analystes.

Côté dépenses, il prévoit de geler une large part des dépenses publiques, dont l'ensemble de celles de l'Etat - hors intérêt de la dette et pensions des fonctionnaires - et agir sur les "niches fiscales" à hauteur de 10 milliards d'euros.

Ces dispositions fiscales dérogatoires grèvent les comptes publics de dizaines de milliards d'euros chaque année, pour une efficacité contestée pour certaines d'entre-elles.

Pour Jérôme Cahuzac, "la prévision de croissance à 2,0%, plutôt que 2,5% (prévision gouvernementale abaissée en août-NDLR) et la probabilité d'une croissance inférieure - entre 1,5 et 1,8% - signifient que des efforts supplémentaires seront inévitables".

Christine Lagarde a annoncé mi-septembre que le budget serait construit sur une hypothèse d'inflation de 1,5% en 2011, un euro à 1,30 dollar et un baril de pétrole Brent à 80 dollars.

L'évolution de la dette publique n'a pas été dévoilée mais elle ne devrait que légèrement varier par rapport à la révision du 30 juin qui était de 86,5% du PIB fin 2011, 87,5% fin 2012, 87,0% fin 2013.

Service Informations générales