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Société

Record historique pour les prix à la pompe: que faire ?

Les prix du carburant ont battu leur record historique à la pompe. Automobilistes, professionnels et associations demandent d'urgence l'intervention du gouvernement.

Les prix du carburant ont battu leur record historique à la pompe. Automobilistes, professionnels et associations demandent d'urgence l'intervention du gouvernement. - -

Les prix du carburant viennent, comme prévu, d'atteindre leur plus haut niveau historique en France. Automobilistes, professionnels de la route et associations appellent au secours le gouvernement. Quelles solutions pour faire face à cette flambée ?

La Direction Générale de l'Energie et du Climat a confirmé ce lundi soir les prévisions des spécialistes. Le prix moyen à la pompe du SP95 (1.5067 euro) et celui du SP98 (1.5417 euro) viennent de battre leur précédent record qui datait de 2008, en pleine crise économique et financière mondiale. Le gazole, à 1.3513 euro le litre en moyenne, n'est plus qu'à 10 centimes de son pic.
Le plein de SP98 pour un véhicule moyen de 60 litres coûte aujourd'hui un peu plus de 92 euros. Pour un chauffeur routier, la hausse est encore plus visible. Et à l'échelle industrielle, les écarts de prix en l'espace de quelques mois deviennent impressionnants.
Face à cette inquiétante inflation, chacun propose sa solution. Mais pour l'heure, le gouvernement n'a pas tranché.

Rétablir la TIPP flottante ?

La solution la plus couramment réclamée est le rétablissement de la TIPP flottante, supprimée en France en 2002. La Taxe intérieure sur les produits pétroliers constitue la principale taxe sur les carburants. Elle peut représenter jusqu'à 60 centimes d'euro par litre suivant le carburant et rapporte 25 milliards par an au budget de l'Etat. Pascal Terrasse, président PS du Conseil général de l'Ardèche, défend cette position sur RMC: « Il serait logique qu'au moment où les prix augmentent, l'Etat diminue le montant de ses taxes pour que le tarif soit stabilisé à un niveau raisonnable. Il faudrait que l'on reste au niveau d'aujourd'hui ».

Taxer les bénéfices des compagnies pétrolières ?

D'autres proposent de s'attaquer directement aux compagnies pétrolières, en taxant leurs bénéfices. La mesure est notamment réclamée par le Front National. Le député UMP du Finistère Jacques le Guen la soutient également: « Je défendrai lors de l'examen de la loi de finances un amendement prévoyant un prélèvement exceptionnel sur les bénéfices des sociétés pétrolières. Il doit être redistribué aux consommateurs sous forme d'une baisse des taxes ». Le mois dernier, Total avait annoncé avoir réalisé un bénéfice net de 10.3 milliards d'euros en 2010, en hausse de 32% sur un an.

Un tarif social sur les carburants ?

Plusieurs associations réclament pour leur part au gouvernement l'instauration d'un tarif social sur les carburants, sur le même modèle que ceux existant pour le gaz ou l'électricité. Un tarif réduit soumis à condition de ressources, qui permettrait aux plus modestes de recevoir une subvention sur leur consommation. Mais le gouvernement s'y oppose. La semaine dernière, la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet s'y est déclarée défavorable sur RMC: « Moi ce que je préfère, c’est organiser l’urbanisme de telle sorte qu’on n’ait pas des Français qui soient condamnés à la relégation très loin de tout transport en commun, de leur lieu de travail et qui doivent utiliser leur voiture tous les jours ».

Laisser les automobilistes se débrouiller ?

Une position également soutenue par les Verts. Denis Baupin, adjoint au maire de Paris chargé du développement durable, argumente: « Si l'idée, c'est d'inciter à consommer du pétrole, les réserves s'épuiseront encore plus vite et les prix augmenteront d'autant plus. L'augmentation du prix du pétrole, elle est définitive ».
Reste alors, pour les automobilistes, le « système D ». Se débrouiller comme ils peuvent pour rouler moins, favoriser le covoiturage, lever le pied ou encore repérer les stations-service les moins chères. Pour la secrétaire nationale de l'UMP chargée des Transports, Brigitte Kuster, « nous devons apprendre à avoir un nouveau comportement ».

La Rédaction et Y. Olland