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Rassemblement pour Lola: plusieurs débordements observés à la fin de la manifestation

Des journalistes ont été pris à partie ce jeudi lors du rassemblement pour Lola auquel participaient les élus de Reconquête. Dans une manifestation qui se réclamait comme apolitique, de nombreux messages d'extrême droite ont été entonnés.

Ce devait être un rassemblement "non-partisan". Ce jeudi, l'Institut pour la Justice, association réputée proche d'Éric Zemmour, a organisé un rassemblement pour Lola en présence d'élus d'extrême droite issus du parti Reconquête ou de l'antivax et ex du Rassemblement national (RN), Florian Philippot.

Lors de la fin de la manifestation, des personnes ont brandi des fumigènes et chanté La Marseillaise. Un journaliste a été pris à partie, le tout sous des chants complotistes "journalistes collabos", répétés une bonne quinzaine de fois. Un fumigène a également été envoyé sur une caméra. Une autre journaliste s'est fait cracher dessus et traiter de "pute".

Les parents ne souhaitent "aucune récupération politique"

Toujours à la fin de la manifestation, plusieurs slogans bien connus de l'extrême droite ont été entonnés. Les slogans en question: "On est chez nous, "remigration" ou "migrants assassins, politiques complices". Et des messages, loin d'être apolitiques: "Darmanin démission", "Macron en prison".

Les parents de Lola avaient fait savoir il y a quelques jours, qu'ils ne voulaient "aucune récupération politique". Un message répété jeudi, à la veille d'un hommage organisé par la famille à Fouquereuil (Pas-de-Calais) où le père de l'adolescente de 12 ans a grandi.

"Nous aspirons à la paix et au recueillement pour faire notre deuil" écrivent ainsi les parents de Lola dans un communiqué.

"Nous souhaitons que les diverses cérémonies se déroulent dans un esprit de sérénité et de calme, loin des agitations politiques et médiatiques".

Sur BFMTV, Éric Zemmour avait réfuté tout "récupération" politique après le meurtre de Lola. Ce, alors même que, comme l'a révélé BFMTV, des membres de Reconquête ont promu le hashtag "ManifPourLola" sur les réseaux sociaux, acheté des noms de domaine et lancé une pétition qui leur permet au passage de récupérer illégalement des données et donc de les exploiter politiquement.

"Dignité"

Initialement, plusieurs élus du Rassemblement national, dont Jordan Bardella, président par intérim du parti, avaient prévu de participer au rassemblement organisé par "l'Institut pour la Justice". Ils ont finalement tourné les talons en raison de la "volonté de la famille", comme l'a expliqué Marine Le Pen sur Europe 1 ce jeudi. A la place, les élus du RN ont organisé une minute de silence à l'Assemblée nationale.

Depuis le meurtre de Lola, l'extrême droite et certains élus de droite insistent sur l'Obligation de quitter le territoire français (OQTF) dont faisait l'objet la principale suspecte. Cette OQTF, était "volontaire", il s'agissait pour elle de quitter le territoire sous 30 jours par ses propres moyens et il était, par ailleurs, possible de déposer un recours. Une OQTF différente donc de celles dites "sans délais", qui conduisent à quitter le territoire sous 48 heures.

Face aux critiques, le gouvernement a rappellé les souhaits exprimés par la famille et appelé ses adversaire à faire preuve de "dignité". La gauche est sur la même ligne. Mardi dernier, lors des question au gouvernement, Éric Dupond-Moretti a fait une intervention remarquée.

"Vous faites de la petite politique, de la petite poloche (...) Vous vous servez du cercueuil d’une petite fille de 12 ans pour en faire un marche pied", a déclaré le ministre de la Justice, à l'adresse d' Éric Pauget, député LR des Alpes-Martimes, qui l'avait interpellé sur le sujet.
Baptiste Farge