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Société

Qui sont les « patients à risques » ?

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Malade depuis sa naissance, une jeune fille porteuse du virus de la grippe A est décédée en France. Le gouvernement appelle à la vigilance. Les spécialistes se montrent rassurant, chiffres à l’appui.

Le 18 juillet, une adolescente de 14 ans est décédée à l'hôpital de la Cavale Blanche à Brest dans le Finistère. La veille, on lui avait fait le test de la grippe A, qui s'est avéré positif après son décès. Sans directement imputer la mort de la jeune fille à la grippe A, l'Institut de veille sanitaire parle d'un « premier décès en France d'une personne chez laquelle le virus A(H1N1) a été identifié ». La jeune fille souffrait d'une maladie grave compliquée par une autre infection pulmonaire et d'un déficit immunitaire depuis sa naissance. Elle faisait donc partie de ce que les scientifiques appellent « les groupes à risques », les personnes fragilisées. Le virus H1N1 aurait eu un effet aggravant sur la jeune fille.

Asthmatiques, diabétiques, femmes enceintes...

Maude Bouscambert, virologue au Centre national de référence sur la grippe à Lyon, nous dit quels sont aujourd'hui les patients les plus exposés : « les patients qui ont certaines maladies sous-jacentes, de type respiratoire - comme l'asthme, la mucoviscidose par exemple -, certaines pathologies cardiaques, ainsi que le diabète, sont plus à risque de développer une grippe grave. D'autres facteurs de risque ont été identifiés : en particulier les femmes enceintes, ainsi que les enfants de moins de 1 an et les patients qui souffriraient d'obésité flagrante. »
Les premières doses de vaccin devraient arriver en France fin septembre, voire un peu avant, selon Roselyne Bachelot. La ministre de la Santé qui a assuré que ces vaccins « seront destinés à ces personnes les plus fragiles, car nous voyons à travers ce cas [ndlr, l'adolescente de 14 ans décédée le 18 juillet] que ce sont elles qui peuvent développer des effets graves avec ce virus H1N1. »

« Le même taux de mortalité qu'une grippe saisonnière »

On parle désormais de pandémie. Un mot qui fait peur. Chiffres à l'appui, Maude Bouscambert rassure : « Ce virus ne présente pas de particularité de virulence très nette. Il fera un décès pour 1000 cas, soit le même taux de mortalité que la grippe saisonnière. Lors de la grippe H5N1 on approchait d'un taux de 50%. Et dans le cadre de la grippe espagnole en 1918, le taux de mortalité était approchant de 3%. »

La rédaction, avec Caroline Girardon