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Qui était Patricia Filippi, sapeur-pompier volontaire morte "au feu" à Cerbère?

Les pompiers à Cerbère, le 18 septembre 2015.

Les pompiers à Cerbère, le 18 septembre 2015. - RAYMOND ROIG / AFP

Les hommages se succèdent ce vendredi pour Patricia Filippi, pompier volontaire expérimentée de 48 ans, morte dans la nuit de jeudi à vendredi à Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales, alors qu'elle tentait avec ses collègues de maîtriser un feu particulièrement violent. Cette mère de famille laisse derrière elle trois enfants.

La mort de Patricia Filippi, sapeur-pompier volontaire morte dans la nuit de jeudi à vendredi en combattant le feu sur les hauteurs de Cerbère, aura été particulièrement tragique. D'abord, par ses circonstances puisque ce soldat du feu expérimenté a succombé en faisant son devoir.

"Vers 2 heures, 2 heures moins quart cette nuit, alors que nous étions en passe de maîtriser la tête de feu, une équipe s'est brusquement fait encercler par une saute de vent qui a inversé les conditions et provoqué une tenaille de feu dans laquelle une dizaine de pompiers ont été pris. Dans la fumée et les flammes, malheureusement, notre collègue, sapeur-pompier féminin de 50 ans, mère de trois enfants, est décédé", a témoigné sur BFMTV le colonel Jean-Pierre Salles-Mazou.

"Dynamique, sportive et dévouée"

La victime, habitante du Boulou, une commune voisine de Cerbère, était engagée depuis cinq ans chez les sapeurs-pompiers volontaires. Lionel Martin et Jean-Marie Hic, chefs de corps à la caserne du Boulou cités par France Bleu, se remémorent une "collègue dynamique, sportive et dévouée".

A la ville, Patricia Filippi, 48 ans, travaillait comme ambulancière dans l'entreprise Catois, à Saint-Génis-des-Fontaines. Très engagée dans la vie de sa commune, cette mère de famille laisse derrière elle une fille de 26 ans, un garçon de 22 ans, lui-même sapeur-pompier volontaire, et une cadette de 16 ans. L'adolescente est licenciée du club de gymnastique rythmique du Boulou, au sein duquel sa mère s'était également investie.

Des hommages venus du sommet de l'Etat

"La grande famille des sapeurs-pompiers de France et tout le ministère de l'Intérieur sont en deuil (...) Bernard Cazeneuve adresse ses pensées en cet instant à ses trois enfants, à son époux, et à tous ses proches et les assure de son soutien dans cette terrible épreuve (…) Patricia Filippi est morte au feu, fidèle à la devise des sapeurs-pompiers: 'Sauver ou périr'. Volontaire depuis 5 ans, elle avait fait le choix de consacrer une part de son temps libre à protéger et secourir nos concitoyens", a déclaré le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Bernard Cazeneuve est attendu sur les lieux du drame vendredi en début de soirée.

Dans un tweet, le Premier ministre Manuel Valls a aussi dit sa "profonde tristesse (...). Elle restera pour tous un exemple de courage. Soutien à sa famille".

L'armée de Terre rend aussi hommage à Patricia Filippi.

De même, les pompiers du département.

Un feu d'origine criminelle?

Jean-Claude Portella, le maire de la commune de Cerbère, où 150 hectares de végétation sont partis en fumée, est persuadé qu'il s'agit d'un incendie criminel. "C'est quand même grave d'arriver à un décès alors que les gens essayent de sauver des parcelles de terre. A l'endroit où le feu est parti, ce n'est pas un mégot qu'on jette puisque la route n'y passe pas à côté. Donc on y va exprès et on essaye d'allumer quelque chose".

La piste criminelle "est une hypothèse parmi d'autres", a tempéré le capitaine Régis Mourot, de la gendarmerie de Perpignan.

D. N.