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Société

Qui est le responsable de la pagaille de ce week-end ?

La dégradation de trois câbles d'alimentation et de signalisation, en Savoie, a entraîné samedi de gros retards pour 30.000 à 40.000 usagers de la SNCF.

La dégradation de trois câbles d'alimentation et de signalisation, en Savoie, a entraîné samedi de gros retards pour 30.000 à 40.000 usagers de la SNCF. - -

Qui est cet homme d'une quarantaine d'années recherché depuis samedi par la police en Savoie ? Il a été vu près des câbles SNCF sectionnés ce week-end au niveau de Tournon. L'incident a provoqué de gros retards pour 40.000 voyageurs, essentiellement des vacanciers.

Les enquêteurs recherchaient toujours, ce lundi, le quadragénaire aperçu sur les lieux en train de se pencher sur les voies à l'heure à laquelle les câbles ont été coupés. Trois lignes servant à la signalisation et à l'alimentation des installations.
Selon la justice, l'acte peut avoir été accompli soit « par un déséquilibré », soit il s'agit d'un « acte de malveillance » pure à l'égard de la SNCF.

30.000 à 40.000 voyageurs non-remboursés

En revanche, l'hypothèse du vol semble exclue « parce que les voleurs de câbles viennent habituellement à plusieurs et dérobent des bobines entreposées à des endroits précis », explique le procureur de la République d'Albertville.
Ce sont 30.000 à 40.000 voyageurs de la ligne Chambéry/Bourg-Saint-Maurice qui ont été les premières victimes de cet incident. La plupart transitaient au départ ou à destination des stations de ski de la vallée de la Tarentaise, en plein chassé-croisé des vacances d'hiver. La SNCF a annoncé qu'elle ne devrait pas les rembourser, la cause des perturbations étant étrangères à sa responsabilité.

Trois ans de prison et 45.000 euros d'amende

L'homme recherché encourt des poursuites pour « destruction ou détérioration d'un bien d'utilité publique ». Un délit puni de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Mais ce type d'acte reste isolé, contrairement aux vols de câbles en cuivre, dont les cours sont au plus haut. C'est le deuxième métal le plus précieux dans le monde après l'or. La loi prévoit des sanctions allant jusqu'à 5 ans de prison et 75.000 euros. Mais le problème, selon le secrétaire d'État aux Transports Thierry Mariani, c'est que les peines prononcées par la justice sont bien moins sévères. Il s'agit en général de travaux d'intérêt général et de prison avec sursis. Pas de quoi dissuader les auteurs de la quarantaine de vols de câbles en cuivre recensée chaque semaine par la SNCF et qui lui coûtent au total 30 millions d'euros par an.

Un plan de sécurisation d'urgence des lignes

La ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, a annoncé « un plan d'urgence pour améliorer la sécurisation des voies » ferroviaires. Notamment la sécurisation « physique de l'accès au métal », le « marquage des métaux pour gêner la revente et le puçage GSM de certaines zones névralgiques du réseau ». L'Etat déboursera 40 millions d'euros pour ce plan.
La Fédération des usagers des transports et des services de transports publics (FNAUT), qui reconnaît l'utilité des mesures annoncées, estime néanmoins que la SNCF pourrait « dépenser un petit peu d'argent pour faire au moins un geste commercial en direction des usagers ».

La Rédaction et A. Desgorces