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Société

Quels risques pour les urgences de province ?

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La réforme de l’hôpital présentée par Nicolas Sarkozy va inciter aux regroupements de services au niveau territorial. Quels risques pour les zones excentrées ?

Nicolas Sarkozy dévoile ce matin son plan de réforme de l'hôpital lors d'un déplacement à Neufchâteau dans les Vosges. Il est accompagné de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, du secrétaire d'Etat chargé de l'Aménagement du territoire Hubert Falco et du sénateur UMP Gérard Larcher. Le chef de L'Etat se basera sur le rapport Larcher remis il y a une semaine.

Le rapport préconise notamment la création de "communautés hospitalières": sur un territoire donné, un grand hôpital deviendrait le référent de plus petites structures, centralisant par exemple la gestion des investissements et la répartition des médecins. En clair, dans une zone bien précise, les plus petits hôpitaux seront incités à fusionner sous la houlette d'un plus grand. Ils risquent donc de devoir renoncer à certaines activités.

Dans beaucoup de petites villes on s'inquiète de voir certains services fermer. Exemple à Valréas dans le Vaucluse (9 425 habitants) : menacés de fermeture en 2009, la maternité et le service de chirurgie de l'hôpital de Valréas sont dans le collimateur de l'ARH (Agence Régionale d'Hospitalisation) de PACA. L'hôpital assure 600 interventions par an, mais les accouchements et la chirurgie pourraient être réorientés vers les hôpitaux d'Orange et de Montelimar situé à une trentaine de kilomètres.

Nathalie Monnier, infirmière au bloc opératoire, pense qu'il est important de conserver le bloc opératoire « surtout pour les urgences vitales. Sur un accident de la route, s'il faut une rate, l'urgence est vitale. Si on perd ce bloc opératoire, si on perd la chirurgie, les soins continus, qu'est ce qui advient des vies ? Même si elles se comptent sur les doigts de la main, est-ce qu'on peut jouer avec ça ? C'est un problème pour la population, pour le personnel qui est actuellement actif dans ces services, pour els chirurgiens. On se fait du souci, on pense aussi à nos enfants : si on a une urgence, est-ce qu'on pourra les faire opérer ailleurs ? Je ne sais pas ».

La rédaction et Lionel Dian