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Société

Quel avenir pour Continental ?

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MAG va-t-il reprendre l'usine Continental de Clairoix ? Les 1500 salariés du site restent prudents, alors que l'accessoiriste de Dubaï et le fabricant de pneus allemand doivent négocier.

Le groupe automobile MAG basé à Dubaï a fait part lundi 4 mai à Patrick Devedjian, ministre de la Relance, et à Luc Chatel, secrétaire d'Etat à l'Industrie, de sa volonté de racheter l'usine Continental de Clairoix dans l'Oise, dont la fermeture est prévue pour 2010. D'après le gouvernement, les deux groupes doivent maintenant discuter entre eux pour voir comment une reprise de l'usine est possible. Mais la direction de Continental n'a jamais cherché un repreneur pour le site de Clairoix, elle n'y a d'ailleurs pas vraiment intérêt.

Pourquoi Continental ne veut pas vendre Clairoix

Pour Continental, vendre le site de Clairoix, avec ses machines, sa technologie, le savoir-faire des ouvriers, reviendrait à se créer un nouveau concurrent sur le marché. Un marché du pneu qui est déjà en difficulté. Sachant que les pneus fabriqués à Clairoix sont des pneus de très haute qualité, pas question de se séparer d'un tel bijou technologique. D'autant que le groupe Continental possède une usine en Roumanie à Timisoara qui a la capacité pour accueillir tout le matériel actuellement à Clairoix, avec une main-d'œuvre qualifiée et trois fois moins chère. Une délocalisation est donc envisageable dès 2010 et c'est peut-être ce qui freine la reprise totale du site de Clairoix.

« L'Etat français peut obliger Continental à vendre »

De leur côté, les salariés de Clairoix croisent les doigts, car cette reprise leur permettrait de reprendre leur travail, mais ils restent prudents, voire sceptiques. Même si MAG semble être un repreneur déterminé, les "Contis" n'y croient pas. Parce qu'aucun d'eux ne comprend pourquoi Continental vendrait sa branche pneumatique la plus qualifiée. Ils doutent aussi que MAG achète une usine vide, sans machine. Antonio Da Costa, délégué CFTC de Continental Clairoix, est méfiant face à cette idée de reprise : « A l'intérieur de cette usine, il y a un trésor d'investissement. N'importe qui aurait envie d'acheter cette entreprise. On sait aussi que Continental ne veut pas voir un concurrent en Europe. Mais l'Etat français a les moyens de les obliger à céder cette technologie. »

La rédaction, avec Marion Lagardère