Quatre arrestations après l'attaque d'une bijouterie

LYON (Reuters) - Trois auteurs présumés de l'attaque spectaculaire d'une bijouterie mardi à Lyon et un quatrième homme dont le rôle reste à définir ont été interpellés par la police judiciaire, a annoncé mercredi le parquet.

Trois d'entre eux, âgés de 22, 23 et 25 ans, comptent "très certainement parmi les auteurs du braquage" et la situation du quatrième homme "est plus compliquée", a précisé le procureur de la République, Marc Désert, lors d'un point de presse.

L'un d'eux, un détenu qui se trouvait en liberté surveillée lors du casse, a été retrouvé dans la prison qu'il avait regagnée mardi soir à moto.

Un ou deux autres malfaiteurs sont toujours recherchés.

Les enquêteurs soupçonnent la bande d'être à l'origine d'une dizaine d'attaques de bijouteries dans la région depuis le mois d'octobre et du cambriolage du casino lyonnais Le Pharaon, début avril, où avaient opéré cinq hommes cagoulés.

Les enquêteurs ont pu mettre rapidement la main sur une partie des malfaiteurs et le butin d'environ un million d'euros car les box que ces derniers louaient à Caluire, dans la banlieue lyonnaise, étaient surveillés par la PJ.

"Les box étaient surveillés depuis une dizaine de jours. Quand ils sont partis hier avant 14 heures, on savait qu'ils partaient faire un casse, ils s'étaient équipés", a précisé Claude Catto, directeur de la police judiciaire de Lyon.

"On a prévenu la sécurité publique en leur demandant de laisser faire, qu'il était trop risqué d'intervenir et qu'on les prendrait à leur retour au box", a-t-il ajouté.

KALACHNIKOVS ET GILETS PARE-BALLES

Cinq hommes grimés en policiers et lourdement armés ont donc fait irruption mardi en début d'après-midi dans une bijouterie du centre-ville, où ils ont cassé les vitrines pour s'emparer de la totalité de la collection.

Ils sont ensuite repartis avec leur butin, à bord d'une voiture munie d'un gyrophare.

Mais à l'arrivée des malfaiteurs au deuxième box de Caluire, à bord d'une voiture volée à Genève et alors qu'ils avaient abandonné leurs armes, les policiers sont intervenus.

Deux des malfaiteurs ont été interpellés mais trois autres ont réussi à s'échapper pendant l'opération, ont expliqué les enquêteurs.

Un autre auteur présumé et un quatrième homme ont été interpellés mercredi matin.

"L'un deux était en liberté surveillée. Il avait réintégré mardi soir son centre de détention. Nous sommes allés l'arrêter ce matin", a précisé Michel Neyret, directeur adjoint de la PJ.

Le procureur a estimé que ces malfaiteurs étaient "extrêmement dangereux", ne serait-ce qu'en raison de leur armement.

"Ils étaient munis de Kalachnikovs dont les cartouches étaient engagées et ils n'auraient pas hésité à tirer. Eux ne risquaient rien car ils étaient équipés de gilets pare-balles", a-t-il dit.

En outre, les malfaiteurs étaient déguisés en policiers grâce à des blousons volés dans un centre de formation de la police, ce qui aurait compliqué une intervention en flagrant délit. "Nos hommes n'auraient pas tiré sur d'autres policiers", a expliqué Claude Catto.

"Ils ont commis ces vols à main armée en plein centre-ville, à une heure de pointe, ce sont des méthodes de délinquants chevronnés", a souligné Marc Désert.

Le magistrat a précisé que les quatre hommes en garde à vue avaient déjà été condamnés.

Catherine Lagrange, édité par Gérard Bon