Qu'est-ce que la "Nuit jaune" organisée samedi place de la République à Paris?

Alors que les gilets jaunes cherchent de nouveaux moyens d'action, certains comptent investir la place de la République samedi, de nuit. Une "Nuit jaune" pacifiste qui a pour but de "débattre, d'échanger" sur leurs revendications.

Les gilets jaunes entament leur onzième semaine de mobilisation, et changent de stratégie. Ce samedi, en plus du traditionnel cortège, "une nuit jaune" est prévue place de la République à Paris. 

Un rassemblement nocturne créé sur Facebook propose en effet aux gilets jaunes de se rassembler à partir de 17 heures sur cette place, à la suite de "l'hommage aux victimes des manifestations précédentes" qui est prévu dans l'après-midi. 

Un moyen de "durer" et de "reprendre la main"

Ce nouveau type de rassemblement statique veut "reprendre la main" sur le Grand débat national lancé par l'exécutif, mais aussi "élargir le mouvement" et aider à "maintenir le mouvement dans la durée". Il a également vocation à être "un lieu d'expression citoyenne sans violence", indiquent-ils sur leur site internet. 

"Nous resterons présents toutes les nuits à partir de samedi. Nous maintiendrons ces nuits au moins jusqu'à la fin du Grand Débat. La place de la République sera notre rond-point géant", annoncent-ils. 

Un événement qui n'est pas sans rappeler le mouvement "Nuit debout", qui en 2016 avait lui aussi élu domicile place de la République à Paris. Plusieurs centaines de personnes "indignées", qui à l'époque rejetaient la loi Travail de Myriam El Khomri, s'y réunissaient régulièrement, souvent de nuit, afin de discuter et débattre de questions de société.

D'autres événements nocturnes en région

"Nous allons nous inspirer du succès des manifestations des femmes gilets jaunes. Elles ont manifesté sans violence avec des pancartes pour revendiquer en rappelant à tout le monde les Gilets jaunes morts, les Gilets jaunes blessés et les gilets jaunes emprisonnés. C’est l’objectif de nos nuits jaunes à venir", explique la publication.

Sur leur groupe Facebook, ces gilets jaunes disent vouloir faire de ces nuits "l'occasion de recueillir (leurs) véritables revendications" et non "celles que (leur) imposent Emmanuel Macron". 

Des manifestations nocturnes sont également évoquées dans le reste de la France, comme à Bordeaux, à Rennes ou Toulouse. Fly Rider, de son vrai nom Maxime Nicolle, par exemple indiqué qu'il se trouverait à Bordeaux samedi où une "Nocturne chez Juppé" est prévue. 400 personnes ont également défilé vendredi soir lors de la première "marche nocturne citoyenne" organisée dans les rues de Dunkerque.

Dans sa lettre ouverte à Emmanuel Macron, Éric Drouet avait été l'un des premiers à vouloir organiser "une nuit jaune" si le président continuait à refuser de recevoir des gilets jaunes.

"Les manifs en journée, c'est bien et tout mais c'est pas comme ça que ça va bouger. Les gens veulent mettre un bon coup et qu'enfin on soit écouté", expliquait-il cette semaine dans un live.

Jeanne Bulant