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"Qu'est-ce qu'on va faire des gens?": avec le permis à 17 ans, les auto-écoles croulent sous la demande

Dans une interview fin juin, Élisabeth Borne a confirmé l'abaissement du permis de conduire à 17 ans, dès janvier 2024. Une mesure qui fait exploser les demandes d'inscription dans les auto-écoles, déjà trop sollicitées.

"Je vous confirme qu'à partir de janvier 2024, on pourra passer le permis et conduire à partir de 17 ans". Lors d'une interview accordée fin juin, la Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé sa volonté de réformer le permis de conduire, afin que les jeunes puissent le passer dès 17 ans.

Depuis, les demandes d'inscription explosent dans les auto-écoles, où la situation était déjà tendue. À Vannes, dans le Morbihan, le planning d'une auto-école où s'est rendu BFMTV est saturé.

"On est débordés"

"Ça a été un vrai boom. On ne s'attendait pas à ce genre d'appels (...) On est débordés", explique le gérant Yoann Lopez. Actuellement, les délais explosent. Selon le professionnel, une personne qui veut s'inscrire aujourd'hui ferait une évaluation "en novembre", pour passer l'examen "en mars 2024".

Au mois de septembre, l'auto-école n'a réussi qu'à obtenir cinq places d'examen, pour une vingtaine d'élèves prêts à le passer.

Le constat est le même dans une autre auto-école du Morbihan. Le gérant, Daniel Garnier, ne peut pas accepter de nouvelles inscriptions, alors que le département ne compte qu'une dizaine d'examinateurs. Il craint également que la mesure n'engrange des fermetures d'établissements.

"Qu'est-ce qu'on va faire des gens? On ne peut pas les former, car on ne peut pas leur proposer une date d'examen. Je vais être obligé de licencier parce que je ne peux pas leur fournir du travail", déplore-t-il.

Les professionnels partagés

Déjà, lors de l'annonce de la Première ministre, les professionnels étaient partagés. "Nous étions favorables à cette mesure qui encourage la mobilité des jeunes", avait alors réagi Patrick Mirouse, président du réseau des Écoles de conduite françaises (ECF).

L'Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC), lui, se disait "pas favorable" à cet abaissement, qui "ne fera qu’aggraver une situation déjà désastreuse".

Fanny Rocher