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Société

PSA teste à Mulhouse son futur accord de flexibilité

PSA Peugeot Citroën veut allonger le temps de travail dans son usine de Mulhouse (Haut-Rhin) pour produire le nouveau Peugeot 2008, un projet que la CGT considère comme un test du futur plan de flexibilité que le constructeur automobile prépare pour tous

PSA Peugeot Citroën veut allonger le temps de travail dans son usine de Mulhouse (Haut-Rhin) pour produire le nouveau Peugeot 2008, un projet que la CGT considère comme un test du futur plan de flexibilité que le constructeur automobile prépare pour tous - -

PARIS/STRASBOURG (Reuters) - PSA Peugeot Citroën veut allonger le temps de travail dans son usine de Mulhouse (Haut-Rhin) pour produire le nouveau...

PARIS/STRASBOURG (Reuters) - PSA Peugeot Citroën veut allonger le temps de travail dans son usine de Mulhouse (Haut-Rhin) pour produire le nouveau Peugeot 2008, un projet que la CGT considère comme un test du futur plan de flexibilité que le constructeur automobile prépare pour tous ses sites français.

"La direction annonce que le commerce demande une dotation supplémentaire de 2.000 modèles 2008 pour le deuxième trimestre. Son projet : faire travailler les salariés une heure en plus par jour de façon obligatoire", déclare la CGT dans un tract.

"Vraie ou pas vraie, cette dotation en 2008 est surtout un 'test grandeur nature' et préfigure de ce que la direction va tenter de mettre en place à l'échelle du groupe dans les prochains mois, à savoir un accord de performance", ajoute le syndicat, qui réclame plutôt des embauches.

A cette augmentation des cadences pendant trois mois, présentée jeudi matin en comité d'entreprise, s'ajouteraient quatre samedis travaillés.

La direction du site a réfuté l'idée que cet aménagement puisse préfigurer un accord de flexibilité et assuré qu'elle procéderait à des recrutements dès que la situation l'exigerait.

Le 2008, révélé au dernier Mondial de l'automobile, sera commercialisé à partir du mois de mai. PSA compte sur le boom actuel du segment des "4X4" urbains pour compenser l'anémie du reste du marché automobile français et européen.

Le directeur industriel de PSA, Denis Martin, répète régulièrement depuis janvier que le groupe négociera un accord de flexibilité dans ses usines françaises une fois enclenché le plan social prévoyant 8.000 suppressions d'emplois et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Le dernier comité central d'entreprise sur le plan social pourrait se tenir mi-avril.

PSA emboîterait ainsi le pas à Renault, qui a signé le 13 mars un accord prévoyant notamment un allongement du temps de travail dans ses usines françaises, un gel des salaires en 2013 et la suppression de 8.200 emplois sur quatre ans.

En échange, Renault s'est engagé à ne pas fermer de sites en France sur la durée de l'accord et d'allouer aux sites français des volumes de production supplémentaires. L'accord a été signé par trois syndicats sur quatre. La CGT, deuxième syndicat du groupe a voté contre.

Chez PSA, la CGT est la première force syndicale. Le groupe a déjà conclu un accord de compétitivité l'été dernier sur son site de Sevelnord (Nord). En échange d'un assouplissement des règles de mobilité et d'organisation du travail ainsi que d'un gel des salaires, Sevelnord s'est vu attribuer la production d'un nouveau véhicule pour lequel il était en concurrence avec l'usine espagnole de Vigo.

Le site de Mulhouse, qui emploie 8.000 personnes environ, produit actuellement les Peugeot 206+, 208 et 308 berline, ainsi que les Citroën C4 berline et DS4. Le 2008 sera également assemblé à terme en Chine et au Brésil.

Gilles Guillaume et Gilbert Reilhac, édité par Dominique Rodriguez