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Société

Protestations en France contre les arrestations de migrants

Des migrants africains attendent un train pour gagner la France en gare de Ventimille, à la frontière franco-italienne. Associations et syndicats s'élèvent jeudi contre les arrestations de migrants, en majorité tunisiens, qui se multiplient en France depu

Des migrants africains attendent un train pour gagner la France en gare de Ventimille, à la frontière franco-italienne. Associations et syndicats s'élèvent jeudi contre les arrestations de migrants, en majorité tunisiens, qui se multiplient en France depu - -

PARIS (Reuters) - Des associations et syndicats s'élèvent contre les arrestations de migrants, en majorité tunisiens, qui se multiplient en France....

PARIS (Reuters) - Des associations et syndicats s'élèvent contre les arrestations de migrants, en majorité tunisiens, qui se multiplient en France.

Des dizaines d'immigrés, pour la plupart arrivés récemment d'Italie, ont été interpellés au cours des dernières 48 heures à Paris, Pantin (Seine-Saint-Denis) et à Marseille.

Ces opérations ont eu lieu alors que les associations caritatives tentaient de trouver dans la capitale des solutions d'hébergement pour les clandestins, en majorité tunisiens mais également égyptiens ou libyens.

Les préfectures concernées soulignent que l'objectif est de contrôler les personnes "arrivées en masse" et d'établir un "diagnostic" de la situation de chacun avant d'envisager un traitement au cas par cas.

Pour les associations, il ne fait guère de doute qu'une partie des migrants interpellés seront expulsés.

Pour pouvoir rester en France, les migrants tunisiens doivent être détenteurs d'un permis de séjour en zone Schengen octroyé par Rome et posséder 31 euros par jour pour justifier leur présence sur le territoire français.

A Paris, où plusieurs centaines de migrants dorment en plein air dans des squares, le maire socialiste, Bertrand Delanoë, s'est élevé mercredi contre l'interpellation d'une soixantaine de migrants. Mais les opérations ont repris le soir même.

Pour France Terre d'Asile, la réponse policière apportée à la situation des jeunes Tunisiens arrivés en France "est inacceptable parce que disproportionnée".

"REPLI FRILEUX"

Les interpellations ont eu lieu à proximité des lieux de distribution alimentaire par la Croix Rouge, "sur des personnes en grande précarité", souligne-t-elle dans un communiqué.

"Les droits de l'homme et le droit d'asile sont bafoués par ce gouvernement. Ce dernier n'a de cesse de mener une politique anti-immigrés", estime de son côté l'Union syndicale solidaire.

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) souligne que des mineurs figurent parmi les migrants et qu'ils devraient être spécialement protégés au titre des lois sur la protection de l'enfance.

Les 25.000 Tunisiens débarqués dans l'île italienne de Lampedusa depuis le début de l'année constituent un "bien modeste mouvement migratoire" au regard de "l'exode biblique" prophétisé par le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, écrit-il dans un communiqué.

"A l'heure où la Tunisie accueille elle-même plus de 200.000 personnes ayant fui la Libye voisine, la France, comme l'Union européenne, devrait arrêter de se couvrir de honte en pratiquant le repli frileux", ajoute le Mrap.

A Marseille, la préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé la mise en place d'un dispositif de retour volontaire et un renforcement des forces de l'ordre pour éviter que la ville ne devienne une "destination privilégiée" des immigrés clandestins.

Une centaine de migrants tunisiens arrivés d'Italie ont trouvé refuge sur un square proche du quartier de la gare Saint-Charles avant de disparaître dans les rues de la ville avec l'apparition des forces de police.

Une quinzaine d'entre eux ont été interpellés mercredi.

"Nous avons constaté ces derniers jours l'arrivée de ressortissants tunisiens. Nous avons pris les mesures pour tarir ce flux et faire en sorte que les personnes soient reconduites soit en Italie, soit fassent l'objet d'un retour volontaire vers la Tunisie", a dit jeudi à la presse le préfet délégué pour l'égalité des chances, Raphaël Le Méhauté.

"On ne s'attend pas à un afflux massif", a-t-il ajouté, annonçant toutefois l'installation d'un dispositif renforcé aux endroits stratégiques de Marseille.

En collaboration avec le consulat de Tunisie et l'Office français de l'immigration et de l'intégration, la préfecture a mis en place une aide au retour pour les migrants qui se sont déclarés "spontanément volontaires" pour rentrer dans leur pays.

Gérard Bon, avec Jean-François Rosnoblet à Marseille, édité par Gilles Trequesser