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Prix des carburants : 7 à 8% de baisse, selon Bercy

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Un mois après l'installation du dispositif destiné à faire baisser les prix des carburants, Bercy a annoncé jeudi une baisse de 9 centimes sur le litre de diesel et de 12 centimes sur le litre d'essence. « Extrêmement satisfaisant », juge Bercy. « Intenable », estiment les professionnels du secteur.

Les prix à la pompe ont reculé de 7 à 8% a annoncé jeudi Bercy, qui s'est félicité de l'impact du dispositif décidé fin août pour faire baisser les prix des carburants. « Les résultats sont extrêmement satisfaisants », a déclaré le ministre de l'Economie Pierre Moscovici à l'issue d'une réunion avec les professionnels de la filière à Bercy, pour faire le point sur le premier mois d'application du dispositif gouvernemental contre la cherté des carburants.
Ces mesures (une baisse de taxe de 3 centimes, assortie d'un effort de 2 à 3 centimes des distributeurs de carburants sur leurs marges), d'une durée de trois mois et d'un coût estimé à 300 millions d'euros pour l'Etat, visaient à faire baisser les prix à la pompe jusqu'à 6 centimes par litre. Alors que certains doutaient de leur efficacité, « les prix ont fortement baissé dès le lendemain » de leur annonce, et « cet effort s'est poursuivi au mois de septembre », a mis en avant le ministre.

Le litre de diesel en baisse de 9 centimes

Les prix à la pompe, qui étaient en moyenne autour de 1,65 euro par litre pour l'essence et de 1,46 euro pour le gazole fin août, avant que le gouvernement n'agisse, ont reculé respectivement de 12 et 9 centimes d'euros, soit « 7 à 8% de baisse » pour le consommateur, a-t-il mis en avant.
Par ailleurs, les efforts demandés aux vendeurs de carburants (pétroliers, grande distribution et indépendants) « ont été globalement respectés », a-t-il jugé. Enfin, le ministre a confirmé qu'à l'expiration de ces mesures en vigueur jusqu'à fin novembre, « un dispositif pérenne sera mis en place », sans préciser en quoi il consistera.

« Pas tenable » au-delà des 3 mois prévus

« Nous avons pris sur l'essence des décisions partagées, nous les avons prises ensemble et c'est ensemble que nous déciderons aussi le régime qui suivra. Et quand je dis ensemble, ce n'est pas seulement avec les distributeurs, c'est aussi avec les associations de consommateurs », a-t-il souligné.
En revanche, plusieurs professionnels du secteur reçus à Bercy ont prévenu le ministre que les mesures ne pourraient être prolongées, car elles font peser un fardeau trop lourd sur les stations-service. « Nous avons dit au ministre (...) que la situation est extrêmement difficile pour les opérateurs pétroliers », a déclaré le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky. « L'impact de ces mesures est de l'ordre de plus de 200 millions d'euros sur le secteur, et franchement ce n'est pas une situation tenable au-delà des trois mois prévus », a-t-il ajouté.

« On va en faire crever quelques-uns »

De leur côté, les pompistes indépendants ont prévenu que la baisse des prix, en faisant fondre des marges déjà très basses, mettait en péril 2 000 stations-service, particulièrement en milieu rural. « On a donné quelques euros par mois à quelques Français, c'est bien. Mais un mois de fonctionnement, c'est pour les petits distributeurs que je représente 20% à 30% de volumes en moins, et j'ai bien peur qu'une partie d'entre eux ferment leurs portes l'année prochaine », a réagi Christian Roux, représentant des propriétaires-exploitants de stations-service au sein du Conseil national des professions de l'automobile. « On aura fait plaisir à quelques-uns pour quelques euros mais on va en faire crever quelques-uns. Je peux comprendre pourquoi ils l'ont fait, M. Hollande trouve que le cours des carburants est trop élevé, mais (...) c'est un cours mondial, (...) ça monte ça baisse, il faut l'accepter », a-t-il ajouté.

La Rédaction avec AFP