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Société

Prisonniers basques: 26 gardes à vue après des actions de "blocage" pour demander leur libération

Des manifestants, répondant à l'appel du mouvement Bake Bidea, bloquent la RN 10 pour protester contre le refus de libérer les prisonniers basques emprisonnés depuis 32 ans, Jakes Esnal et Ion Parot à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, le 23 juillet 2022.

Des manifestants, répondant à l'appel du mouvement Bake Bidea, bloquent la RN 10 pour protester contre le refus de libérer les prisonniers basques emprisonnés depuis 32 ans, Jakes Esnal et Ion Parot à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, le 23 juillet 2022. - GAIZKA IROZ / AFP

Les militants demandent la libération de deux anciens membres de l'ETA incarcérés depuis 32 ans, condamnés à perpétuité en 1997 pour un attentat meurtrier causé en Espagne.

Vingt-six personnes ont été placées en garde à vue ce samedi, la majorité pendant quelques heures, pour des actions de "blocage" du Pays basque réclamant la libération de deux prisonniers basques mais interdites par la préfecture des Pyrénées-Atlantique. Ils ont été relâchés dans la soirée, selon les organisateurs des blocages.

Ces actions "de désobéissance civile", qui ont été levées à 16 heures selon les organisateurs, visaient à attirer l'attention sur le sort de deux prisonniers basques septuagénaires, Jakes Esnal et Ion Parot, anciens membres d'ETA incarcérés depuis 32 ans.

Environ 1700 personnes selon les organisateurs , 950 selon la préfecture, se sont réparties sur dix points de blocage d'axes de circulation, sur la côte basque comme à l'intérieur des terres.

26 personnes en garde à vue

Dans le ressort du parquet de Bayonne, 17 personnes ont été placées en garde à vue et laissées libres en début de soirée. Parmi elles, six militants qui se sont introduits samedi matin sur les pistes de l'aéroport de Biarritz et qui seront convoqués devant un délégué du procureur, une mesure alternative aux poursuites.

Les 11 autres personnes, qui se sont allongées sur l'autoroute A63, seront jugées par le tribunal correctionnel de Bayonne en janvier pour participation à une manifestation interdite sur la voie publique et entrave à la circulation, d'après le parquet de Bayonne.

Par ailleurs, neuf militants ont été interpellés après s'être enchaînés à la voie ferrée juste au nord de Bayonne, dans les Landes, et se trouvaient toujours samedi soir en garde à vue, selon le parquet de Dax qui a indiqué qu'une décision pénale les concernant serait prise d'ici à dimanche matin.

Interruption du trafic

Cet incident sur les voies a entraîné une interruption du trafic ferroviaire vers 11 heures et pendant trois heures dans les deux sens de circulation, entre Bayonne et Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes), a expliqué la SNCF. Quatre TGV ont été retardés, maintenus en gare, et trois TER supprimés, remplacés par un service d'autocar.

À Biarritz, vers midi, une soixantaine de militants ont bloqué le boulevard qui relie autoroute, gare et aéroport. Après avoir installé des pneus et des palettes en bois en travers de la route, les manifestants se sont postés derrière une banderole affichant les messages "Stop vengeance d'État" et "32 ans de prison, ça suffit!".

Des effectifs de police étaient présents avec des renforts de la police nationale espagnole.

"Cette dynamique ira crescendo"

Pour interdire ces actions prévues de longue date par les militants de Bake Bidea et des Artisans de la paix, le préfet avait expliqué ce vendredi qu'elles faisaient "porter un grave risque sur la sécurité et la santé des personnes", habitants et touristes, en ce jour de chassé-croisé classé rouge par Bison Futé.

Samedi, la préfecture a estimé que "malgré les menaces de blocage total", le territoire "n'a été bloqué à aucun moment".

Les organisateurs, par la voix d'Anaiz Funosas, porte-parole du mouvement Bake Bidea, se sont en revanche félicités d'avoir "bloqué le Pays basque" et "atteint tous les objectifs fixés".

Anaiz Funosas a prévenu que si Ion Parot et Jakes Esnal "n'étaient pas libérés" le 22 septembre, date d'une décision de la chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Paris sur leurs demandes de libération conditionnelle, "cette dynamique ira crescendo".

S.R. avec AFP