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Société

Près d’un foyer sur deux n’a pas les moyens de bien se chauffer

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Selon le Médiateur de l’énergie, 42% des ménages ont restreint leur chauffage l’hiver dernier pour économiser sur leur facture, et le phénomène s’aggrave, notent les responsables associatifs sur le terrain.

Le froid de ces derniers jours nous a donné un avant-goût de ce que risque d’être l’hiver. Mais pour certains, il sera plus rude que pour d’autres. Ainsi, selon le dernier baromètre du Médiateur de l'énergie, près d'un foyer sur deux n'a plus les moyens de bien se chauffer. 42% des ménages ont restreint leur chauffage au cours de l’hiver dernier pour ne pas avoir de factures trop élevées, et les plus de 65 ans sont particulièrement touchés par ce phénomène. Aujourd'hui en France, on compte 3,8 millions de ménages en situation de précarité énergétique, c'est-à-dire qui consacrent plus de 10% de leurs revenus à l'énergie, un phénomène qui s'est aggravé ces dernières années. Un foyer sur cinq ayant saisi le médiateur de l'énergie rencontre des difficultés de paiement de ses factures de gaz ou d'électricité, avec une dette moyenne qui avoisine les 2 000 euros.

« Il n’y a pas de trêve hivernale pour les coupures d’énergie »

Bruno Lechevin, délégué général du Médiateur de l'énergie, lance un appel aux distributeurs d'énergie. « Il y a des consommateurs qui nous saisissent et sont menacés de coupure, voir coupés déjà depuis un certain temps. Avec l’arrivée du froid, ils sont en détresse et voudraient être rétablis. Contrairement aux idées reçues, autant il existe la trêve des expulsions de logement, mais il n’y a pas de trêve hivernale pour les coupures d’énergie, et on pourrait espérer que les opérateurs appliquent d’eux même une trêve sans attendre d’évolution législative ou réglementaire ».

« Les choses ne font qu’empirer »

Patrick Paskiewiez, secrétaire départemental du Secours Populaire du Val d'Oise, constate tous les jours les chiffres avancés par le médiateur. « Je crois que la crise dont on parle tant aggrave les choses, explique-t-il. On rencontrait déjà les années passées beaucoup de gens dans la précarité, et les choses ne font qu’empirer. Le meilleur exemple, c’était il y a quelque temps, une dame est venue nous voir en demandant des couvertures et un matelas pour pouvoir dormir dans sa cuisine, car elle ne pouvait plus payer le chauffage et elle faisait tout dans sa cuisine avec un petit réchaud qui lui donnait un peu de chaleur. Et ce n’est pas un cas isolé. C’est aberrant, on est au XXIe siècle ».

M. Chaillot avec Amélie Rosique