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Premier "bain de jouvence" pour Jack Lang dans les Vosges

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par Gilbert Reilhac SAINT-DIE-DES-VOSGES, Vosges (Reuters) - Moins d'une semaine après avoir été investi par les militants socialistes comme...

par Gilbert Reilhac

SAINT-DIE-DES-VOSGES, Vosges (Reuters) - Moins d'une semaine après avoir été investi par les militants socialistes comme candidat aux élections législatives dans la seconde circonscription des Vosges, Jack Lang a pris jeudi un "bain de jouvence" à Saint-Dié, un retour aux sources selon lui.

L'ancien ministre s'est défendu des accusations de parachutage lancées par l'UMP en rappelant sa naissance à Mirecourt, dans les Vosges, voici un peu plus de 72 ans et la trentaine d'années de sa vie, dont l'enfance et l'adolescence, passées à Nancy, l'une des deux capitales de la Lorraine.

"C'est d'une certaine manière un bain de jouvence", a-t-il plaisanté en réponse aux attaques sur son âge qui est largement au-delà de celui de la retraite pour la majorité des Français.

"Je me sens ici chez moi et, par ailleurs, personne ne m'a désigné d'en haut. C'est la base qui m'a choisi", a-t-il ajouté en référence au vote des socialistes locaux qui l'ont désigné samedi dernier à l'unanimité moins quatre abstentions.

Le représentant particulier de François Hollande pour les questions internationales dans l'équipe du candidat socialiste pour l'élection présidentielle a débuté sa visite par un déjeuner au "Grand café" avec Christian Pierret, maire socialiste de cette ville de 22.000 habitants.

Vêtu d'un élégant costume bleu et d'une chemise à carreaux, sans pardessus malgré le temps frisquet, le candidat et le maire ont visité la cathédrale et le musée qui lui est accolé, façon de débuter la campagne par une révision accélérée d'une histoire plus riche que l'actuel présent économique.

Christian Pierret a rappelé la contribution du ministre de la Culture de François Mitterrand à l'achèvement de la restauration de l'édifice religieux, dynamité par l'armée allemande en 1945 et reconstruit depuis à l'identique.

LES VOSGES OU LA PLACE DES VOSGES ?

"Il est venu souvent à Saint-Dié. Il nous a aidés à financer les vitraux", a-t-il insisté.

Un arrêt devant la carte du monde imprimée à Saint-Dié en 1507, la première qui nomma le nouveau continent "America", en référence aux explorations du navigateur Amerigo Vespucci, et celui qui fut aussi ministre de l'Education trouve matière à évoquer les prochaines échéances politiques au musée Jules Ferry, illustre natif de la ville.

Le père de l'école publique, gratuite et obligatoire avait posé comme premier acte législatif la formation des maîtres, "un socle qui a été détruit par l'actuel gouvernement", a-t-il déclaré aux journalistes.

"Il faudra que nous-mêmes accomplissions le premier acte fondateur de l'école de la République, la création d'une école nationale supérieure de la formation des maîtres", a-t-il dit.

Accusé par le député sortant, l'UMP Gérard Cherpion, de "considérer que les Vosges, c'est la place des Vosges" (son adresse parisienne à Paris), Jack Lang prend garde, en revanche, de ne faire aucune proposition pour la circonscription tant qu'il n'aura pas rencontré l'ensemble des acteurs locaux.

Christian Pierret rappelle les 27% de chômage dans certaines vallées vosgiennes sinistrées par la crise de ses industries traditionnelles, et 13% à l'échelle de la circonscription.

"Jack Lang offre ses capacités à nous faire rebondir sur tous les plans", affirme-t-il.

Dans les rues du centre-ville quelque peu désertes dans l'après-midi, quelques jeunes filles demandent des autographes à l'ex-ministre candidat.

"On se demande quand même pourquoi ces gens-là ont encore besoin de chercher du travail", s'étonne le père de l'une d'elle, Corneille Friess, jeune fonctionnaire à la retraite.

A la médiathèque, Geneviève, qui dit pour sa part s'être arrêtée dans ses comptes à "quatre fois vingt ans", a trouvé en revanche, qu'il "ne fait pas son âge".

Edité par Yves Clarisse