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Société

Pourquoi les prix vont augmenter

Bientôt la fin du monopole d'EDF...

Bientôt la fin du monopole d'EDF... - -

L'Assemblée nationale examine ce mardi le projet de réforme du marché de l'électricité. EDF devra vendre une partie de sa production à ses concurrents. Quelles conséquences pour le consommateur ?

Davantage de concurrence sur le marché de l'électricité. C'est l'objectif du projet de loi examiné ce mardi à l'Assemblée nationale, qui mettra fin à la domination de l'ancien monopole public EDF, tout en garantissant des prix régulés pour les particuliers. Une réforme du marché de l'électricité, sous pression de l'Union européenne, qui menace la France de sanctions si elle n'ouvre pas plus son marché de l'électricité à la concurrence. Dans le forum ci-dessous, dites-nous ce que vous pensez de ce projet de loi et du débat qu’il suscite !

« Vendre en dessous de 42 euros, c’est du pillage »

Qu’est-ce que cette réforme va changer ? Tous les producteurs d'électricité en France vont bénéficier de l'électricité bon marché produite par les centrales nucléaires. EDF devra vendre à prix coûtant un quart de sa production nucléaire à ses concurrents, GDF Suez, Poweo et Direct Energie. A un tarif qui sera fixé par l’Etat, EDF demandant 42 euros le Kilowatt-heure, et ses concurrents, 34 euros. « 42 euros, c’est tout juste neutre pour nous financièrement ; en dessous, c’est du pillage, on perd de l’argent », lance Pierre Lederer, directeur général adjoint Commerce d'EDF.

« Une excellente nouvelle pour les consommateurs »

De son côté, Xavier Caïtucoli, le PDG de Direct Energie, un des concurrents privés d'EDF, accueille ce projet de loi comme « une excellente nouvelle pour les consommateurs », soulignant que l'électricité nucléaire est un avantage compétitif important, « par la stabilité et la compétitivité des coûts de production. C’est important pour le consommateur final, qui aura, grâce à cette loi, la garantie que dans la durée, quel que soit son fournisseur, il pourra bénéficier de l’avantage compétitif du nucléaire. »

« Les tarifs vont forcément augmenter »

Mais, convaincu que « les tarifs pour les consommateurs vont augmenter », le député PS François Brottes, co-président du groupe d'études Energie à l'Assemblée Nationale, explique : « Pour le secteur du gaz, les pouvoirs publics ont abandonné toute capacité à réglementer, puisque c’est maintenant l’opérateur principal, GDF Suez, qui décide de l’augmentation des tarifs – il la demande et il l’obtient. Il y a un vrai risque, dans cette dérégulation, que là encore, pour l’électricité comme pour le gaz, les pouvoirs publics laissent le soin, ou aux opérateurs, ou au régulateur, de fixer eux-mêmes les prix. »

+ 11 % en 2011 et + 25 % en 5 ans…

Officiellement, les tarifs règlementés ne cessent que pour les grandes entreprises, et sont maintenus pour les particuliers et les petites entreprises. Mais attention, d'ici 2015, ce ne sera plus le gouvernement qui fixera ces tarifs, mais la Commission de Régulation de l'Energie. Et celle-ci a déjà des hypothèses de travail : elle prévoit d'augmenter les prix de 11 % dès l'an prochain et de 25 % en 5 ans.
Si le député UMP, rapporteur du projet de loi, Jean-Claude Lenoir assure que « la réforme en temps que telle ne conduit pas à une augmentation des prix pour les particuliers », il met en garde : « il faut construire de nouvelles centrales, parfois répondre à des besoins urgents… tout cela coûte, l’énergie a un prix, il faut bien sûr l’assumer, faute de quoi on risque de se retrouver dans des situations extrêmement tendues. »

La Rédaction, avec Yannick Olland