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Société

Pourquoi les Français ont le moral à zéro

Les cabinets des psys ne désemplissent pas. Pourquoi ?Pouvoir d'achat en chute libre + météo pourrie = moral à zéro.

Les cabinets des psys ne désemplissent pas. Pourquoi ?Pouvoir d'achat en chute libre + météo pourrie = moral à zéro. - -

Les cabinets des psys saturent. Les Français ont le moral dans les chaussettes pour cette rentrée 2008. Revenus de vacances, ils n'en sont pas pour autant reposés et joyeux. Que leur arrive-t-il ?

Le pouvoir d'achat et la météo de cet été ont-t-il mis le moral des Français à zéro ? C'est ce que prétendent plusieurs psychiatres qui voient leur nombre de consultations anormalement élevé, à l'approche de cette rentrée. Beaucoup de cabinets n'ont même pas désempli durant l'été et les rendez-vous pour cette rentrée 2008 s'accumulent. Les causes de ce mal-être, selon eux : un été pourri doublé de difficultés financières accrues. Les français rentreraient de vacances soucieux et fatigués.

Psychiatre à Poitiers, le docteur Patrice Gourrier constate dans son cabinet une affluence importante de clients qui n'ont pas le moral : « Cet été, j'ai eu autant de monde que pendant l'année et les rendez-vous de fin-août à début septembre s'annoncent extrêmement nombreux. Les symptômes collectifs de la société, comme le pouvoir d'achat, se traduisent au niveau individuel par un moral bas et par des difficultés à assumer les épreuves de l'existence, quelles qu'elles soient. Et tout devient à ce moment-là presqu'insurmontable, avec une absence de désir, une difficulté à se projeter dans l'avenir et un manque d'envies. »

En manque de soleil

Selon le docteur Patrice Gourrier, cet afflux de clients dans son cabinet après les vacances est « dû à un été pourri, principalement. Nous ne sommes pas des machines, mais des êtres de chair et de sang. Le soleil fait partie de notre équilibre. Le manque de soleil fait que nous n'avons pas les réserves suffisantes pour affronter ce que j'appelle "le tragique de l'existence". Donc ils repartent moroses, recommencent moroses, fatigués ; et ce n'est pas très bon. »

Seul psychiatre en cabinet privé de la ville de Lens dans le Pas de Calais, le docteur Alexandre Dupont témoigne dans le même sens : « Il est clair qu'il y a un impact évident dans la plainte des patients par rapport au temps. Ils sont moins gais, moins bien, plus anxieux. Et globalement, les gens partent moins en vacances. Pour des raisons financières, ils partent beaucoup moins longtemps : 8 à 10 jours, plutôt que 3 semaines. »

La rédaction, avec Christophe Bordet