Pourquoi le gaz est si cher en France

Depuis ce vendredi matin, le gaz est plus cher de 5.2%. Aucun autre produit énergétique n'aura aussi fortement augmenté ces douze derniers mois pour les Français, avec plus de 20% de hausse sur un an. Pourquoi exactement ? Est-ce justifié ? Enquête RMC.

Le prix du gaz est « indexé sur les cours internationaux du pétrole, c'est la raison pour laquelle les tarifs augmentent »... Cette phrase est régulièrement brandie par le gouvernement, depuis plusieurs semaines, en réponse à ceux qui réclament un ralentissement des hausses successives de la facture des Français. Mais l'origine de ce mode de calcul est très peu connue du grand public. Elle remonte à la fin des années 70, époque où la France commence à acheter son gaz à l'étranger. A l’époque, l’importateur (GDF) et les exportateurs, la Russie par exemple, se mettent d’accord sur des contrats d’approvisionnement très longs, 20 ans. Il fallait bien trouver un prix de référence pour ce gaz acheté pour une si longue durée. C'est le pétrole qui a été choisi. Pourquoi ?

Pourquoi le gaz est-il indexé sur le pétrole ?

Tout simplement pour ne pas faire d'ombre à la star des énergies, l'or noir précisément. La crainte des pouvoirs publics était que le prix du gaz soit moins attractif que celui du fioul domestique - toujours relativement bon marché même si les tarifs augmentent sensiblement. En somme, pas question que le gaz fasse de la concurrence déloyale au pétrole. Depuis, le système a perduré.
Mais pour les associations de consommateurs, il y a anguille sous roche. En effet, le gaz provenant de ces fameux contrats de long terme représente en réalité 85% seulement de l'approvisionnement de la France. Les 15% restants sont achetés par GDF-Suez sur le marché actuel du gaz. Or sur ce marché là, les prix sont au plus bas...

Les cours mondiaux du gaz baissent, mais notre facture augmente: pour quelle raison ?

Doù la colère des associations qui démontrent par A + B que le consommateur paie son gaz plus cher que ce que GDF-Suez l'achète. Ce principe, aussi injuste pourra-t-il paraître à certains, est même inscrit sur le document officiel qui régit ce principe, le «contrat de service public». Jamais ne sont pris en compte les 15% dépendant du marché pour fixer les tarifs aux particuliers. Les ménages ont d'ailleurs encore du souci à se faire. Les fameux contrats de long terme viennent tout juste d'être renégociés entre la France et la Russie, sur les mêmes bases, et pour une durée de 18 ans. Aucune raison donc que le prix du gaz baisse pour les consommateurs avant 2029. A moins que le gouvernement ne se décide, d'ici là, à intervenir.