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"Pour Serge Dassault, les Corbeil-Essonnois étaient à vendre"

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Selon "Libération", les juges qui enquêtent sur des achats de voix présumés à Corbeil, mis en place par l'industriel Serge Dassault, disposent désormais d'une liste détaillée de bénéficiaires du système.

Une preuve accablante contre Serge Dassault accusé d'avoir acheté des voix lors d'élections municipales à Corbeil-Essonnes. Libération publie aujourd'hui une liste saisie en juin 2013 lors d'une perquisition au Clos des Pinsons, la résidence de Serge Dassault à Corbeil. 

Il s'agit d'un listing d'électeurs comportant près de 130 noms, des bénéficiaires présumés d'argent en 2009-2010. En face de ces noms, on peut lire "payé", "non payé", "commentaires". Des dons d'argent pour plus de 300 000 euros mais aussi des services comme de embauches, des promotions, ou des appuis devant la commission de surendettement ou pour un logement...

Cette liste prouverait donc que Serge Dassault aurait monnayé les votes de certains électeurs. "C’est un document qui complique beaucoup la défense de Serge Dassault", explique Yann Philippin, journaliste à Libération et auteur de l'enquête. "Jusqu’ici, il reconnaissait quelques dizaines de dons pour aider des personnes en difficulté, disait-il. Mais par le nombre et la diversité des sommes accordées, cela va être de plus en plus difficile pour lui de se justifier."

"La perversité du système Dassault"

Pour Carlos Da Silva, député de l'Essonne et tête de liste PS à la mairie de Corbeil, cette liste est une preuve de plus qui révèle le système Dassault. "Cela fait 10 ans maintenant que je parle d’un système Dassault", fustige-t-il. "Au fond, ce sont les preuves que ce système existait. On voit la perversité, comment Serge Dassault et Jean-Pierre Bechter ont considéré que Corbeil-Essonnes et les Corbeil-Essonnois étaient à vendre. La quasi-totalité des acteurs sont désormais mis en examen, maintenant cela suffit."

L'ancien maire de Corbeil de 89 ans continue à nier tout achat de voix. Il a été placé en garde à la semaine dernière dans le cadre de l'enquête sur la corruption électorale présumée à Corbeil-Essonnes. Il doit encore être convoqué chez les juges qui peuvent le mettre en examen. Cinq personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier.

La rédaction