BFMTV
Société

Pour lutter contre les vols d'huîtres, les ostréiculteurs s'organisent

Gendarmes et sociétés privées de sécurité tentent, avec succès, d'enrayer un phénomène de plus en plus répandu.

En cette période de fêtes de fin d'année, la consommation de coquillages, et en particulier d'huîtres, explose. Rien que pour l'année passée, près de 3500 tonnes du mollusque nacré du Basin d'Arcachon, l'une des principales zones d'élevage en France, avaient été vendues pour Noël, détaillait La Dépêche du Bassin

Logiquement, une telle réussite attire les convoitises...et les voleurs. Quelques semaines avant le réveillon, les disparitions d'huîtres ne sont pas rares sur les parcs ostréicoles. Début décembre dans le Morbihan, un producteur s'était vu délester de 4,5 tonnes de coquillages prêts à être livrés, soulignait Ouest-France

Alors, pour lutter contre ce fléau, nombreux sont les exploitants à faire appel à des sociétés de sécurité privées. C'est le cas des producteurs du Calvados qui font appel, depuis 9 ans, à Romaric Chevallier, chargé d'empêcher les voleurs d'agir à marée basse. 

"J’ai été embauché par le syndicat des ostréiculteurs. Ici, il y a 60 hectares au total et 6 ou 7 ostréiculteurs, ça doit représenter un petit tiers (de la production nationale, ndlr)", explique-t-il à notre antenne. 

"Des gens pas très éduqués"

Une solution dissuasive, qui semble faire ses preuves. Comme l'indique Marc Vivier, ostréiculteur et président syndicat des ostréiculteurs de la Côte de Nacre, il faut toutefois différencier deux types de voleurs, bien distincts. 

"Les grosses quantités, c’est des gens qui ont la faculté de revendre des huîtres, c’est quand même des gens qui connaissent le produit. Après il y a du vol qu’on va classer de chapardage, ce sont des gens pas très éduqués qui viennent se servir dans nos poches", détaille-t-il. 

Et les enjeux financiers sont énormes. En moyenne, on estime que deux tonnes d'huîtres équivalent à la somme de 10.000 euros. En cette période, les gendarmes sont également mis à contribution pour surveiller les parcs ostréicoles. 

Pour autant, les exploitants déconseillent le vol des coquillages pour une raison toute autre: le risque sanitaire. 

"Nous on a toute une procédure de purification du coquillage, le particulier qui vient se servir peut potentiellement avoir quelques maux de ventre", conclut sur BFMTV Malo Vivier, ostréiculteur et chef d'équipe de Marc Vivier. 
Hugo Septier