Polynésie: les associations de victimes des essais nucléaires insatisfaites
"L'injustice ressentie est de plus en plus forte. Nous ressentons un grand malaise" et "une certaine forme de révolte", face à un Etat "qui nous méprise depuis si longtemps", a expliqué Roland Oldham, président de l'association "Mururoa et Tatou" en référence aux essais nucléaires pratiqués en Polynésie il y a 50 ans pour le premier, lors d'une conférence de presse organisée par la sénatrice de Seine-Saint-Denis Aline Archimbaud, vice-présidente de la délégation sénatoriale à l'Outre-mer.
Dans l’attente d’un "pardon sincère"
"Il y a eu 193 essais nucléaires entre 1966 et 1974 dans les atolls de Mururoa et Fangataufa, soit une explosion tous les deux mois", qui au total représentent "900 fois la bombe d'Hiroshima", a rappelé le père Auguste, président de l'association "193". Il a indiqué qu'une pétition, réclamant la reconnaissance de l'Etat, avait recueilli 45.000 signatures, soit 1 Polynésien sur 4. "Tant que l'Etat ne reconnaît pas qu'il y a urgence à changer de posture, nous serons là", a-t-il insisté, soulignant que "la reconnaissance passera par une demande de pardon sincère".
La ministre de la Santé Marisol Touraine a présenté mercredi à la commission de suivi des conséquences des essais nucléaires, réunie à Paris, un nouveau décret d'application de la loi Morin de 2010 sur les indemnisations des victimes, destiné à "revoir les critères d'évaluation des victimes", car "la loi n'a pas produit les effets escomptés," a-t-elle reconnu le même jour devant les députés.