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Société

Polynésie: les associations de victimes des essais nucléaires insatisfaites

Roland Oldham (à gauche), président de l'association "Mururoa et Tatou", et le père Auguste, président de l'association "193" attendent de l'Etat français une réparation à la suite des essais nucléaires menés en Polynésie.

Roland Oldham (à gauche), président de l'association "Mururoa et Tatou", et le père Auguste, président de l'association "193" attendent de l'Etat français une réparation à la suite des essais nucléaires menés en Polynésie. - GREGORY BOISSY ©GREGORY BOISSY / AFP

Cinquante ans après les premiers essais nucléaires en Polynésie, des collectifs de défense des victimes ont dénoncé au Sénat, ce jeudi, le manque de reconnaissance et de réparations

"L'injustice ressentie est de plus en plus forte. Nous ressentons un grand malaise" et "une certaine forme de révolte", face à un Etat "qui nous méprise depuis si longtemps", a expliqué Roland Oldham, président de l'association "Mururoa et Tatou" en référence aux essais nucléaires pratiqués en Polynésie il y a 50 ans pour le premier, lors d'une conférence de presse organisée par la sénatrice de Seine-Saint-Denis Aline Archimbaud, vice-présidente de la délégation sénatoriale à l'Outre-mer.

Dans l’attente d’un "pardon sincère"

"Il y a eu 193 essais nucléaires entre 1966 et 1974 dans les atolls de Mururoa et Fangataufa, soit une explosion tous les deux mois", qui au total représentent "900 fois la bombe d'Hiroshima", a rappelé le père Auguste, président de l'association "193". Il a indiqué qu'une pétition, réclamant la reconnaissance de l'Etat, avait recueilli 45.000 signatures, soit 1 Polynésien sur 4. "Tant que l'Etat ne reconnaît pas qu'il y a urgence à changer de posture, nous serons là", a-t-il insisté, soulignant que "la reconnaissance passera par une demande de pardon sincère".

La ministre de la Santé Marisol Touraine a présenté mercredi à la commission de suivi des conséquences des essais nucléaires, réunie à Paris, un nouveau décret d'application de la loi Morin de 2010 sur les indemnisations des victimes, destiné à "revoir les critères d'évaluation des victimes", car "la loi n'a pas produit les effets escomptés," a-t-elle reconnu le même jour devant les députés.

A.M avec AFP