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Société

Polémique sur la libération de l'ex-femme de Dutroux

Michelle Martin

Michelle Martin - -

Michelle Martin, l’ex-femme de Marc Dutroux, devrait être relâchée en liberté conditionnelle ce mardi et rejoindre un couvent à Malonne, en Belgique. « Il y aura des réactions violentes », s’inquiète le maire du village.

Elle attend sans doute ce jour depuis 16 ans : Michelle Martin, l'ex-femme de Marc Dutroux, sera fixée ce mardi sur sa libération. La Cour de cassation belge a examiné les recours introduits contre la décision de sa libération conditionnelle. Elle doit donner sa réponse à 16h et devrait rejeter ces recours. Mais même si Michelle Martin sort de prison, elle ne retrouve pas pour autant sa liberté complète. Durant ses premiers mois, voire ses premières années, l’ex-femme de Marc Dutroux devrait séjourner avec une quinzaine de sœurs dans un monastère de Malonne, près de Namur. La proposition a été accueillie par des contestations populaires en Belgique, et les autorités craignent pour l’ordre public et la sécurité des sœurs et de Michèle Martin. Résultat, la ministre de l’Intérieur Belge, Joëlle Milquet, a émis l’hypothèse de sollicité des policiers, 30 équivalent temps plein par mois pour assurer la sécurité du site et celle de l’ex-femme de Dutroux.

1 million 440 mille euros par an de budget sécurité

« On parle d’une affaire extrêmement sensible, un trauma formidable et toujours bien présent dans la population belge. C’est évidemment ce problème qu’il faut prendre en compte. Ce cloitre est assez vaste, et il faut assurer la sécurité des sœurs et de Michelle Martin avec des policiers », explique Vincent Gilles, le président du syndicat libre de la Fonction publique police. Résultat, il estime à 90 au total le nombre de policiers mobilisés et a sorti sa calculette pour faire les comptes : « Ça va représenter 1 million 440 mille euros par an, ce budget aurait pu être attribué à d’autres missions d’intérêt plus collectif, regrette-t-il. Le cout sociétal est disproportionné ».

« Les sœurs sont complices ! »

Dans la petite ville de Malonne, aussi, les réactions sont violentes. « Il y a des crèches à proximité, s’inquiète une mère de famille. On n’ose plus laisser sortir nos enfants », ajoute une deuxième. Quant au choix des sœurs, beaucoup disent ne pas le comprendre : « Elles acceptent des criminels chez elles ! Les sœurs sont complices ». Inquiet, aussi, Maxime Prévost, le député maire de Namur dont dépend le village de Malonne. « Lors de l’annonce de la possible venue de madame Martin à Malonne, raconte-t-il, on a connu quelques mouvements d’extrême droite qui se sont infiltrés aux manifestants et ont créé des troubles. On a été obligé d’utiliser les gaz lacrymogènes, et on peut légitimement penser qu’il y aurait des réactions encore plus vives si elle venait ».

La rédaction avec L. Top et J. Zeghoudi