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Société

Plaques de rues: quand l'erreur est dans la place

Il arrive que les texte des plaques de rues ne soient pas vérifiées comme elles devraient l'être... cela donne des inscriptions cocasses.

Il arrive que les texte des plaques de rues ne soient pas vérifiées comme elles devraient l'être... cela donne des inscriptions cocasses. - Marie Guillaumet - Flickr - CC ; montage BFMTV

Les donneurs d'ordre et les fabricants ont beau redoubler de vigilance, les rues et les places souffrent parfois de noms mal orthographiés. Certains sont tordants et d'autres désolants. Tous sont tordus.

En dépit de la minutie de notre administration, de la sagacité des autorités locales, la corruption de noms de plaques de rues tient toujours le haut du pavé.

Chaque ville de France a connu ou connaîtra ces odieuses mutilations de sa signalétique, comme un tag irrévérencieux au bas de la statue du commandeur. En dehors des rues de Gaulle, Pasteur, Hugo ou Jaurès, dont tout le monde ou presque connaît l'orthographe, la coquille guette.

La dernière victime est le philosophe Proudhon, l'un des pères de la pensée anarchiste. Dans une rue de Brest, rappelle le journal Ouest-France, il est orthographié "Proud'hon". De quoi mériter d'être apostrophé par les Bretons, voire de prendre "le Pompon" - spécialité chocolatée de caramel au beurre salé de la ville - en pleine poire.

"Proud'hon" bientôt publiquement corrigé

Un comble pour celui qui fustigeait la propriété, Proudhon va donc retrouver l'entière jouissance, certes posthume, de son véritable patronyme abusé. Rien n'est dit sur l'immeuble "Proud'hon" à la même adresse, mais la rue, elle, va retrouver son appellation correcte. François Cuillandre, le maire PS de Brest, l'a dit au Parisien: "C'est important qu'on répare, mais il n'y a pas urgence absolue".

Ce n'est pas tant que la commande d'une nouvelle plaque menacerait de déséquilibrer le budget de la commune, le coût est de 50 à 60 euros, mais "les commandes sont globales et pas individuelles", explique l'élu. Comme pour tout marché public, des appels d'offres sont organisés deux fois par an.

A côté de la plaque

Une "place François Mitterand" avec un seul "r" à Paris; une rue Django Reinhardt à Auxerre, où l'artiste est présenté comme "chef d'orquestre", quand il faudrait lire "orchestre"; une rue "Edmond Rostant" avec un "t" au lieu du "d" à la fin du nom: les couacs sont rares, mais pas exceptionnels.

L'un des derniers est celui de la plaque en hommage aux victimes de l'attaque terroriste à Charlie Hebdo. Le dessinateur Georges Wolinski y était mentionné avec un "y" à la fin de son nom à la place du "i". Cette faute d'orthographe a d'autant plus choqué qu'elle a été remarquée le jour même de la première commémoration de l'attentat contre Charlie Hebdo.

A l'époque, la mairie de Paris a voulu clore la polémique en pointant la responsabilité du fabricant. Si la faute d'orthographe ne vient pas des services de la voirie, c'est généralement le donneur d'ordre qui en est l'auteur. Comme pour toute "impression", le "bon à tirer" est signé par celui qui passe commande, et non par l'artisan qui réalise la plaque de métal.