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Société

Pilote ivre : des passagers demandent réparation

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Un groupe de touristes a refusé de monter dans leur avion pour revenir de vacances, persuadé que le pilote était ivre. « On aurait dit Gainsbourg », raconte l’une des passagères.

Fin des vacances mouvementée, pour un groupe de touristes français de retour des Canaries. Tous faisaient partis d'un groupe de 163 passagers censés embarquer vendredi matin, à l'aéroport de Lanzarote, sur un vol charter de la compagnie polonaise Air Enter. Ce vol, pourtant, ils ont refusé de le prendre et ont fini par se poser à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle samedi matin, avec 26 heures de retard.

« Le pilote ? On aurait dit Gainsbourg »

Tout avait bien commencé, puisque ces touristes avaient même embarqué, prêts à décoller, sans souci. Mais après 1h30 d'attente à bord de l’appareil cloué au sol, ils commencent à se poser des questions sur l’état du commandant de bord qui prend plusieurs fois la parole.
« Nous avions deux craintes, explique Michelle, l’une des passagères : on ne comprend pas comment on peut laisser des gens avec des enfants suffoquer depuis une heure dans une carlingue chauffée à blanc, et avoir un pilote très très fatigué. Ma fille m’a dit ' on dirait qu’il est bourré ', et effectivement, il avait une voix… On aurait dit Gainsbourg. Franchement, on voyait bien qu’il y avait un problème et qu’il n’était pas dans son état normal ».

« Très difficile psychologiquement »

Ce groupe de touristes pousse alors les hôtesses à ouvrir les portes, et ils descendent de l’avion avant de passer la nuit sur les tapis à bagages.
Les 163 passagers réclament aujourd’hui réparation. « On veut un dédommagement conséquent pour tout le monde, explique Michelle. C’était très difficile psychologiquement, on était dans un état déplorable, j’ai même fait de l'eczéma à cause du stress, et il y avait une dame qui n’arrêtait pas de pleurer et qu’on ne pouvait pas consoler. J’étais choquée, car on a frôlé la mort quand même : prendre un avion avec un gars bourré, il faut le faire quand même ! »
La compagnie, elle, se justifie : à ses yeux, ce sont au contraire les passagers qui étaient ivres. Ils auraient même jeté des bouteilles d'eau sur les hôtesses.

La rédaction, avec Céline Martelet