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Société

Peugeot-Citroën a bénéficié de la caisse noire de l’UIMM

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Suite de l’affaire Denis Gautier-Sauvagnac : le groupe PSA Peugeot-Citroën a reconnu avoir touché de l’argent de la part de l’UIMM à la suite d'une grève, en 2007.

L'affaire de l'UIMM commence à légèrement s'éclaircir. Pour la première fois, une société reconnaît avoir perçu une somme d'argent importante de la part du patronat de la Métallurgie. PSA Peugeot-Citroën reconnaît avoir reçu 550.000 euros de la "caisse de secours mutuel" de l'UIMM, à l'issue d'une grève de six semaines en 2007 (du 28 février au 10 avril) dans son usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine St-Denis). PSA affirme avoir agi en toute transparence pour compenser les pertes économiques dues à ce mouvement de grève.

Ces révélations interviennent alors que la justice enquête sur la destination de 19 millions d'euros retirés en liquide des caisses de l'organisation patronale de la métallurgie entre 2000 et 2007. L'ancien président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, refuse toujours de donner les noms des bénéficiaires. Il a été mis en examen le 15 janvier dernier pour abus de confiance, en raison de ces retraits de fonds suspects.

Bruno Lemerl, réprésentant CGT du groupe PSA-Peugeot-Citroen Sochaux, se dit « scandalisé : l'argent créé par les salariés du groupe sert à alimenter une caisse noire pour des actions menées contre la grève et contre le droit syndical ». Il dénonce « des méthodes de mafieux qui consistent à faire des caisses pour essayer de faire obstacle aux droits et libertés de grève et de syndicalisation qui sont prévus par le Code du Travail et la Constitution française ». Pour Bruno Lemerl, « il s'agit bien d'une caisse anti-grève » et il estime que « la direction de Peugeot-Citroën a finalement continué à utiliser des méthodes qui sont inacceptables et d'un autre temps ».

Pour la direction de PSA Peugeot-Citroën, l'opération est tout à fait légale.

La rédaction et Véronique Verdin