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Société

« Personne ne peut dire ce que sera l'épidémie »

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Alors que la France se dit prête à fermer ses écoles en cas de pandémie de grippe A H1N1, une spécialiste des vaccins fait le point sur la situation.

On en fait trop sur la grippe A... C'est en tous cas ce que reprochent certains Français aux médias. Mais pour le docteur Odile Launay, directrice du Centre d'Investigation Clinique de Vaccinologie Cochin-Pasteur, à Paris, il y a bien « nécessité d'informer » : « Aujourd'hui, personne ne peut dire ce que sera l'épidémie à la rentrée de septembre. Ce qui est très inhabituel et ce qui inquiète les chercheurs, les épidémiologistes et les virologues, c'est que cette grippe, qui est habituellement une infection qui sévit à l'automne et à l'hiver, aujourd'hui en été, on continue à en avoir des cas. Habituellement, le virus s'éteint dès qu'il faut chaud. Et ce qui nous inquiète c'est ce qui va se passer quand la température va baisser, et surtout quand les enfants vont rentrer à l'école et que le virus va davantage circuler. D'où la nécessité d'informer. »

Vaccinés en priorité : Sarkozy, les médecins...

En France comme dans bien d'autres pays, les tests de vaccins ont déjà commencé. « Les premiers vaccins seront disponibles courant septembre », précise le docteur Odile Launay. « Le gouvernement français a commandé 94 millions de doses vaccinales. Comme tous les vaccins ne seront pas disponibles en même temps, il va falloir mettre en place une priorisation. On va vacciner en priorité les personnes indispensables au fonctionnement du pays - le Président de la République en fait bien sûr partie -, les personnes particulièrement exposées au virus dans le cadre de leur profession - le personnel soignant -, les personnes au contact de tous jeunes enfants, et les gens susceptibles de faire des formes graves de grippe, c'est-à-dire les populations à risque - les femmes enceintes, les obèses, les immunodéprimés, les transplantés d'organes solides, de moelle, les patients infectés par le VIH, les insuffisants cardiaques, les personnes qui ont une maladie rénale, neurologique, broncho-pulmonaire... Beaucoup de personnes prioritaires, mais qui ne sont pas une proportion si importante que ça de la population. »

« Un vaccin inerte, sans risque »

Face aux rumeurs qui craignent une propagation du virus due à la vaccination, la directrice du Centre d'Investigation Clinique de Vaccinologie Cochin-Pasteur, rassure : « On ne peut rien propager avec ce vaccin ; il n'y a aucun risque. C'est un vaccin inerte, qui dans 1% des cas, peut provoquer quelques douleurs et un peu de fièvre ; mais en aucune cas ça ne peut être la grippe puisqu'il n'y a pas de virus actif, vivant, dans le vaccin qu'on administre. »

La rédaction-Bourdin & Co