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Perpignan: l'hôpital empêche une mère lesbienne d'accompagner son fils aux urgences

Photo d'illustration des urgences.

Photo d'illustration des urgences. - BFMTV- RMC

Les deux mères d'un petit garçon accusent les urgences pédiatriques de Perpignan de ne pas avoir laissé entrer l'une d'elles en salle de soins dimanche dernier, au motif qu'elle n'était pas la mère biologique de l'enfant.

Une mère de famille lesbienne s'est vue refuser l'accès aux urgences pédiatriques de Perpignan, dimanche dernier, alors qu'elle accompagnait son fils de trois ans pour une inflammation. Au moment de la prise en charge médicale du garçonnet, "une infirmière est arrivée et nous a dit: 'seule la vraie mère peut venir', raconte Céline au site Komitid.

"Ça a été un véritable choc, ça m'a cassé les jambes", raconte cette mère de 52 ans qui explique ne pas avoir voulu s'emporter devant son fils. "On a voulu éviter de faire un scandale, mais on ne dit pas ça devant le petit, c'est une épreuve pour lui!".

"Ça a été un électrochoc"

Sa compagne, qui est la mère biologique de l'enfant, a quant à elle été autorisée à entrer. Elle se souvient s'être retrouvée face à deux hommes en blouse blanche qui encadraient la porte battante et selon elle, n'auraient pas laissé passer sa compagne. Celle-ci rapporte avoir ressenti une volonté de lui avoir bloqué le passage, alors que Céline était en possession d'un document prouvant son autorité parentale. 

"On s'est dit qu'ils ne sont pas habitués aux familles homoparentales", rapporte Céline au site Komitid. "J'ai vécu ça comme un grand manque de respect, une très mauvaise écoute. Ne pas être reconnue comme parent devant mon propre enfant, ça a été un électrochoc". 

La direction ne réagit pas 

Après les faits, les deux femmes se sont rendues à la gendarmerie pour plainte mais il leur a été conseillé, dans un premier temps, de déposer une main courante. Elles ont ensuite fait parvenir une lettre recommandée avec accusé de réception au directeur de l'hôpital avec copie de la main courante. 

L'avocate de la famille, Me Aude Denarnaud, estime que ses clientes ont été "victimes d'un préjudice moral alors qu'à aucun moment le service des urgences n'était désorganisé. C'est pour l'enfant un choc et un traumatisme". La direction de l'établissement hospitalier des Pyrénées-Orientales, contactée par l'Indépendant, n'a pas souhaité réagir.

Jeanne Bulant